Heureux qui comme Alain, a fait un beau voyage. Parti à Saint-Martin en 1991, il a ensuite fait escale en tant que chef à La Havane et à Saint-Barthélémy sans oublier quelques tours du monde effectués dans les cuisines de yachts démesurés. Après quinze années passées la tête dans les étoiles des Caraïbes, il accoste finalement en bord de Seine sous la passerelle de Saint-Cloud. Changement de cap pour ce chef formé en France mais totalement imprégné par la culture des îles. C’est ce qui fait tout le charme de sa cuisine. Un savant mélange de saveurs d’ici et de là-bas, un condensé d’arômes plus ou moins connus qui ne vient pas dénaturer nos produits bien de chez nous mais qui les soulignent et les mettent en valeur.
On ne peut pas dire que l’Est parisien soit riche en restaurants de poissons. Heureusement, il y a la Frégate, une valeur sûre. Gilles Goueffon épaule désormais son père Pierre , et le chef, David Perillaud, vient de fêter ses 20 ans de maison. Un petit vent oriental souffle sur la carte, mais tout cela reste fort sérieux. En vedette : la fine tarte de filets de sardines bretonnes poêlés, brousse et citron confit, sauce escabèche ; le bar à la ciboulette et au gingembre, et de merveilleux desserts, du classique mais très réussi soufflé au Grand Marnier et sa glace vanille à l’étonnante salade d’agrumes et carottes confites à la cannelle, accompagnée d’un thé à la menthe. Portée par de très beaux crus de Loire, la carte des vins recèle des flacons superbes mais pas forcément coûteux, comme la cuvée Elégance 2003 de Prosper Maufoux, négociant-éleveur à Santenay. Le service est élégant et le nouveau décor teck, lumineux et chaleureux, met son homme à l’aise. Bravo…
" L’Accolade bonsoir ". " Pardon, je ne suis pas chez Miss Betsy ? " " Non, le restaurant vient de changer ". Alors va pour l’Accolade et tant pis pour Miss Betsy installée ici en lieu et place de Chez Rose.
Stratégiquement située face au cimetière du Père-Lachaise, cette brasserie fiable propose une cuisine qui sent bon l’Aveyron.
Astier fait partie de ces bistrots installés dans le paysage gastronomique depuis plus d’un demi siècle. Ici, on se régalait d’une cuisine ménagère où se côtoyaient terrines de foies de volaille, poisson au beurre blanc, émincé de volaille à la crème de foie gras sans oublier des clafoutis et des tartes aux pommes. ...
Le Royal a fait peau neuve. Cette brasserie stratégique- ment située à moins de 100m des Galeries Lafayette dispose désormais d’une belle salle de restaurant. Une curiosité, plutôt destinée à la clientèle touristique : le menu du jour défile sur des écrans plasma. La carte, heureusement, a conservé son sérieux. Entrecôte de Salers et pommes de terre au Cantal, filet de sandre rôti à la bière blanche, tartare poêlé (une hérésie pour le chef, mais c’est si bon !) et un fameux gratin de fraise au sabayon. Le vin du mois reste très abordable, comme cette belle côte roannaise 2005 de Philippe et Jean-Marie Vial, à 15€ la bouteille. On l’aura compris, voici une adresse précieuse pour les journées shopping…
Piaf, Montand, Gabin, Picasso, Fernandel… le tout Paris des artistes fréquentait cette adresse nichée entre la place Clichy et le cimetière de Montmartre. Dans le quartier, le Perroquet Vert fut une institution jusqu’à ce qu’il soit au fil du temps relégué dans la catégorie « adresses pour nostalgiques », tombé pour la France gourmande, aux oubliettes du bon goût. Au même moment, rive gauche, Didier Guy et Laurent Teboul se croisent dans un restaurant huppé. L’un est en cuisine, l’autre en salle. Le courant passe. Ils jurent de se retrouver et de redonner des couleurs à ce perroquet. Le résultat est réussi. Un cadre entre le bistrot parisien et la table bourgeoise avec ses moelleuses banquettes, le tout ponctué par le travail de jeunes peintres, sculpteurs ou plasticiens qui exposent leurs œuvres. Jean, chemise, Laurent se la joue cool pour présenter l’ardoise du jour et les menus concoctés par Didier . Les speedés de la vie se contentent de la formule plat du jour et verre de vin (12,50 €), une aubaine resplendissante de fraîcheur. C’est tout l’intérêt de l’ardoise, une cuisine du jour modifiée à chaque service en fonction du marché.
Quinson, c’est fini. Cette institution fréquentée par les amateurs de bouillabaisse, la meilleure de Paris paraît-il, est désormais connotée « cuisine et vins de terroir » ou pour faire moins pompeux, un bon bar à vins bien de chez nous. Derrière le comptoir, Jean-Louis Piqueronies tirebouchonne dans tous les sens, du Fleurie pour la 4, du Morgon pour la 6, du Pommard pour la 8 et du Juliénas pour la 10. Normal quand on sait que les gaillards attablés se partagent la terrine maison et que sans jus de raisin, elle se sent bien orpheline. Elle est arrivée dans son plat en terre cuite après être passée de table en table, le couteau planté au cœur. Ca se sert large et personne ne se gêne pour en reprendre d’autant que la bouteille de Chénas est loin d’être finie. Et quand bien même « il y aurait marée basse », la cave du patron est fournie, la rupture de stock n’est pas pour demain. La terrine éclusée, on jette son dévolu sur le tartare de bœuf au couteau...
A part un fût siglé " Atelier des Compères " posé à même le trottoir devant le 56 de la rue Galilée, rien ne nous laisse penser qu’un restaurant est installé à cette adresse.
Elle a l’air de rien Carine Francart Juanita , mais vous discutez quelques minutes avec elle et vous restez baba : quelle pêche cette gamine !
L'essentiel est dans l’assiette et qui plus est, des travaux sont prévus dixit la nouvelle maîtresse de maison, Cécile, que l’on a connue Chez Elle aux Halles il y a encore quelques mois.
Alors que la restauration parisienne est en constante évolution et ébullition, un établissem- ent semblait avoir disparu de la circulation. Prunier, puisque c’est de lui qu’il s’agit, était resté sur la touche, incapable de retrouver sa place dans la liste des restaurants incontournables. Boudé par les sélectionneurs (vous et moi), oublié par les guides gastronomiques, déserté par les chefs qui ne comprenaient pas les multiples changements de positionnement, Prunier, résigné, vivotait entouré de tables qui elles, savent faire parler d’elles. L’arrivée récente d’un nouveau chef, Eric Coisel, ravive tous nos espoirs. Ce talentueux cuisinier, que le Michelin a toujours récompensé, a repris les fourneaux de cette institution et un déjeuner suffit pour se convaincre que la maison est entre de belles mains.
Le Galvacher superbe établisse- ment Belle Epoque, ancienne Brasserie Baumann, à la belle décoration de Slavik, patinée par le temps, repris en 2004, présente d'emblée la particularité de traiter le boeuf en direct de la ferme, au plus proche du produit, au coeur des éléments, chose rare par les temps qui courent, dans la capitale. Le maître des lieux, l'affable et aimable Patrice du Jeu, apprécie le travail bien fait. Il a d'ailleurs revu et entièrement corrigé cette maison qui accueille maintenant des grands connaisseurs de viandes et autres hommes d'affaires nationaux et internationaux : nouvelles méthodes de travail sous la houlette de l'excellent chef berrichon Frédéric Caillault, nouvelle équipe dynamique autant qu'appliquée, nouveaux fournisseurs peu distribués à Paris.
© LesRestos.com © 2000-2024. Photos et illustrations : droits réservés | Mentions légales