Dossiers de presse, communiqués, le coup de fil à un ami, ... la recherche effrénée d’adresses fraîches prend du temps. Et puis parfois, le destin, pour ceux qui y croient, s’en mêle. Un boulevard Saint-Germain saturé, un itinéraire bis par la rue Clément, on avance au pas jusqu’à ce que notre regard croise l’Alycastre .
Il suffit d’enjamber le périphérique pour se retrouver dans cette petite commune du 9-3 coincée entre Les Lilas et Pantin, au Pouilly-Reuilly.
Une rue sans charme dans un quartier bouleversé par les travaux de voirie et au milieu une parenthèse gourmande qui revit depuis l’arrivée d’ Emmanuelle et Carolyn. Oublié le temps des surgelés et des produits achetés à moindre coût. Au Bistrot des Faubourgs place désormais à la fraîcheur, au respect des saisons, c’est stipulé sur une ardoise accrochée au mur, et à une carte courte réalisée en fonction du marché.
Saint-Mandé. Donnez-moi trois bonnes raisons d’aller dans cette bourgade discrète, coincée entre Charenton-le-Pont et Vincennes. La première, la proximité, de l’autre côté du périphérique, la seconde le métro et la troisième, l’Ambre d’Or, étrangement délaissé par les guides au profit de bistrots bien sous tous rapports mais pas franchement nouveaux.
Où se presse le soir la jeunesse trendy de Paris ? Au First, bien sûr, le restaurant ultra cosy de l’hôtel Westin Paris, ex Intercontinental. C’est au décorateur Jacques Garcia que l’on doit l’aménagement de ce boudoir de 140 places quand même, feutré et douillet, où les taffetas et velours violet ont renvoyé aux oubliettes les fleurettes et colonnes grecques de l’ex 2/3/4 rue de Rivoli, son prédécesseur.
Une table pour touristes Le Café de la Paix ? Dire que l’on n’y croise pas des dizaines d’Américains, Japonais, Italiens et bien d’autres venus de contrées éloignées, serait mentir. Ils sont bel et bien là, à l’heure du thé, harassés de fatigue, guide de voyage ouvert à la page « Quartier Opéra ». Ils y apprennent en dégustant l’un des desserts signé Agatha Ruiz de la Prada, Chantal Thomass ou Agnès B, qu’ici fut tourné « This is Paris » avec Yves Montand, Maurice Chevalier et Henri Salvador. Ça ne nous rajeunit pas !
Heureux qui comme Alain, a fait un beau voyage. Parti à Saint-Martin en 1991, il a ensuite fait escale en tant que chef à La Havane et à Saint-Barthélémy sans oublier quelques tours du monde effectués dans les cuisines de yachts démesurés. Après quinze années passées la tête dans les étoiles des Caraïbes, il accoste finalement en bord de Seine sous la passerelle de Saint-Cloud. Changement de cap pour ce chef formé en France mais totalement imprégné par la culture des îles. C’est ce qui fait tout le charme de sa cuisine. Un savant mélange de saveurs d’ici et de là-bas, un condensé d’arômes plus ou moins connus qui ne vient pas dénaturer nos produits bien de chez nous mais qui les soulignent et les mettent en valeur.
On ne peut pas dire que l’Est parisien soit riche en restaurants de poissons. Heureusement, il y a la Frégate, une valeur sûre. Gilles Goueffon épaule désormais son père Pierre , et le chef, David Perillaud, vient de fêter ses 20 ans de maison. Un petit vent oriental souffle sur la carte, mais tout cela reste fort sérieux. En vedette : la fine tarte de filets de sardines bretonnes poêlés, brousse et citron confit, sauce escabèche ; le bar à la ciboulette et au gingembre, et de merveilleux desserts, du classique mais très réussi soufflé au Grand Marnier et sa glace vanille à l’étonnante salade d’agrumes et carottes confites à la cannelle, accompagnée d’un thé à la menthe. Portée par de très beaux crus de Loire, la carte des vins recèle des flacons superbes mais pas forcément coûteux, comme la cuvée Elégance 2003 de Prosper Maufoux, négociant-éleveur à Santenay. Le service est élégant et le nouveau décor teck, lumineux et chaleureux, met son homme à l’aise. Bravo…
" L’Accolade bonsoir ". " Pardon, je ne suis pas chez Miss Betsy ? " " Non, le restaurant vient de changer ". Alors va pour l’Accolade et tant pis pour Miss Betsy installée ici en lieu et place de Chez Rose.
Stratégiquement située face au cimetière du Père-Lachaise, cette brasserie fiable propose une cuisine qui sent bon l’Aveyron.
Astier fait partie de ces bistrots installés dans le paysage gastronomique depuis plus d’un demi siècle. Ici, on se régalait d’une cuisine ménagère où se côtoyaient terrines de foies de volaille, poisson au beurre blanc, émincé de volaille à la crème de foie gras sans oublier des clafoutis et des tartes aux pommes. ...
Le Royal a fait peau neuve. Cette brasserie stratégique- ment située à moins de 100m des Galeries Lafayette dispose désormais d’une belle salle de restaurant. Une curiosité, plutôt destinée à la clientèle touristique : le menu du jour défile sur des écrans plasma. La carte, heureusement, a conservé son sérieux. Entrecôte de Salers et pommes de terre au Cantal, filet de sandre rôti à la bière blanche, tartare poêlé (une hérésie pour le chef, mais c’est si bon !) et un fameux gratin de fraise au sabayon. Le vin du mois reste très abordable, comme cette belle côte roannaise 2005 de Philippe et Jean-Marie Vial, à 15€ la bouteille. On l’aura compris, voici une adresse précieuse pour les journées shopping…
Piaf, Montand, Gabin, Picasso, Fernandel… le tout Paris des artistes fréquentait cette adresse nichée entre la place Clichy et le cimetière de Montmartre. Dans le quartier, le Perroquet Vert fut une institution jusqu’à ce qu’il soit au fil du temps relégué dans la catégorie « adresses pour nostalgiques », tombé pour la France gourmande, aux oubliettes du bon goût. Au même moment, rive gauche, Didier Guy et Laurent Teboul se croisent dans un restaurant huppé. L’un est en cuisine, l’autre en salle. Le courant passe. Ils jurent de se retrouver et de redonner des couleurs à ce perroquet. Le résultat est réussi. Un cadre entre le bistrot parisien et la table bourgeoise avec ses moelleuses banquettes, le tout ponctué par le travail de jeunes peintres, sculpteurs ou plasticiens qui exposent leurs œuvres. Jean, chemise, Laurent se la joue cool pour présenter l’ardoise du jour et les menus concoctés par Didier . Les speedés de la vie se contentent de la formule plat du jour et verre de vin (12,50 €), une aubaine resplendissante de fraîcheur. C’est tout l’intérêt de l’ardoise, une cuisine du jour modifiée à chaque service en fonction du marché.
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