Par Sophie Guichard
Les excellents champagnes n’appartiennent pas tous à des multinationales ; pour preuve, la maison Franck Bonville !
Cette discrète maison démarre par l’achat en début du XXème siècle, par Alfred Bonville, simple ouvrier vigneron, de quelques arpents de vignes sur la côte des blancs en Champagne.
Puis c’est l’acquisition en 1936, d’une maison à Avize, avec pressoir et foudres, qui permet à son fils, de vinifier les premières bouteilles sous son propre nom : Franck Bonville. Le domaine n’est pas immense, mais compte quand même 15 hectares , dispatchés en 77 parcelles sur les terroirs d’ Avize, Oger et Mesnil le Roi, classés grand cru, là où sont implantés les meilleurs chardonnay .
S’ensuit Gilles, le petit fils, qui modernise et peaufine la fabrication maison avant de passer la main à Olivier, de la quatrième génération, qui perpétue aujourd’hui la tradition familiale. Son but ? orienter l’exploitation vers une culture raisonnée du vignoble. Adieu insecticides et désherbants ! Le respect de l’environnement devient une priorité à part égale avec la qualité du champagne.
La qualité, nous y voilà ! Ici on ne se contente pas de posséder de jolis terroirs. le travail produit en amont est impressionnant , tant au niveau de l’utilisation des sols, des récoltes, de l’utilisation de barriques de meursault, de mise en bouteilles pendant 5 ans avant dégorgement, de dosages parfaits afin d’obtenir des cuvées de grande classe, très équilibrées, aux identités marquées.
Parmi ces grands crus blancs de blancs, on peut citer le pur Oger, le pur Avize, et le pur Mesnil, dosés à 2g seulement, chacun représentatif de la complexité aromatique de leur village (45€), le millésime 2012 grand cru (31,10€) issu entièrement d’Avize qui est un enchantement de notes de noisettes et de fleurs blanches. Quant à la cuvée Belles Voyes grand cru (59,90€) issue elle du terroir d’Oger, c’est une pure merveille. Crémeux, exhalant des parfums d’orange mûre, elle peut rivaliser avec les meilleures cuvées champenoises !