Rémy MONTBOBIER : Fondateur et directeur des spiritueux auvergnats Club SIMONE.
Clermontois pur jus, créateur des liqueurs biologiques ultra désaltérantes Club Simone, Rémy MONTBOBIER réveille l’heure apéritive du spritz et révèle des spiritueux vertueux.
Par accident aristotélicien point le 6 mai 1994, dans le 4ème arrondissement lyonnais, un auvergnat de cœur et d’esprit. L’enfance cournonnaise roule au pied des volcans. Les grands-parents maternels paysans inventent un terrain de jeu qui n’a rien de vague : les herbes et les bêtes, les vacances scolaires à l’air montagnard. Chez sa grand-mère Simone, le petit se hisse sur le tracteur, lampe le lait chaud à la traite : « Des souvenirs si puissants, de nez, de toucher de bouche, une sensation crémeuse ».
A dix ans, la concrétude transporte le garçon, des confitures aux liqueurs, des gâteaux aux bocaux. Côté jardin, dans le village de Ceyssat, à la source du Puy de Dôme, les plantes aromatiques l’enivrent : « passer les mains dans la menthe, le thym, la verveine, ces huiles essentielles persistaient telle la fleur de sureau ». A treize ans, le compétiteur explose les ventes de chocolats de son bahut pour financer un voyage scolaire en Europe de l’Est. L’année suivante, le lutteur libre court de porte en porte pour proposer des porte-clefs. De la maternelle au lycée, la scolarité roucoule.
Le demi de mêlée permute parfois ailier, en bon élève. A sa majorité, le bachelier scientifique crèche encore chez maman mais aspire à d’autres labyrinthes urbains. En 2014, il gagne son DUT Génie mécanique et productique, à Saint-Etienne. Une seule obsession : « faire de ses mains ». L’entrepreneur en puissance se frotte à un autre réel en Angleterre. En 2015, l’étudiant aux taquets enchaîne sur un Bachelor of arts en mécanique automotive dans le Nord du Pays de Galles, non loin de Manchester.
L’esprit chaleureux du Pub, démocratique et populaire, le rallie aux esprits : « Je buvais peu de vin, j’aimais le gin, son goût profond et sa texture ». A 20 ans, le jeune homme s’ouvre au monde des fines et des apéritifs grâce aux potions du savoir grand-maternel. A 24 ans, en Master à l’EM Lyon-Centrale, il parcourt les terroirs français des eaux-de-vie : marc d’Auvergne, armagnacs, cognacs, calvados, crèmes. La conception créative ou « design thinking » lui enseigne l’innovation sur le produit. Mieux, une vision synoptique accède au kaléidoscope des problématiques. Son mémoire de fin d’études le conduit chez Danone dans l’intrapreneuriat, articulant nouveauté et concurrence.
En 2018, peu à l’aise dans la posture du consultant, l’enfant du pays décide de rentrer au bercail qu’il chérit tant pour se ressourcer dans sa famille, lancer son entreprise à savoir « donner du sens à son existence ». Le paternel se montre plus que dubitatif : « Qu’est-ce que tu veux faire, les gens ne boivent plus d’alcool ! ». Cette remise en question fait retour à la terre pour renouer avec les élixirs de Simone, sa grand-mère, 84 ans aujourd’hui, avec laquelle il entretient un lien fort.
Le challenger, dans un mouvement de dépassement, prône une identité de terroir, fier d’affirmer ses origines. Fin 2019, dans une période inédite pour l’humanité, sans modèles ni financement, le courageux bâtisseur met en avant des spécificités locales que le grand public connaît mal : « Je fais gouter la verveine à mes amis qui veulent l’acheter. Je perfectionne ma recette. Dans la cuisine, on bricole. Fermentations, macérations, çà germe dans ma tête ».
En novembre 2020, sa société éclôt. Le directeur artistique de la gamme Club Simone, à Chatel-Guyon, au cœur des Volcans d’Auvergne, accorde tradition et modernité. Le jeune homme affine, durant un an, à Cognac, sa science de la distillation et affiche d’emblée un style au design ultra moderne, des bouteilles éco-conçues originales et colorées. Un gin engagé intitulé « Gê » vient au jour. Au-delà du thym citron, de la lavande, de la verveine citronnée, du fenouil et du piment d'Espelette qui escortent les baies de genévrier pour révéler une boisson pure fleurie, cet assemblage harmonieux, sorte de gâteau de saveurs, saisit par sa fraîcheur aromatique et désaltérante.
Bien plus encore, Rémy MONTBOBIER, dans sa profonde humilité et sa juste discrétion élégante, porte une vision presque générationnelle : « Les spiritueux représentent un monde d’une parfaite opacité. On ignore ce que l’on boit, on ne connaît pas les méthodes de fabrication. Je voulais de la transparence, des produits naturels, des valeurs et des convictions ». Club Simone, hommage à sa grand-mère, apéritifs auvergnats bio en spritz et cocktails, détonne. Familiale et tendance, elle assume l’incontournable orange, la délicieuse menthe, l’amère gentiane et l’originale verveine.
L’ambition réside dans des préceptes simples mais solides : « changer les codes, produire français, faire mieux et festif. Nous bannissons le plastique, utilisons des bouchons en bois, un packaging impactant, mixte, universel, pas militaire, des bouteilles plus légères, des étiquettes en papier recyclé, des codes couleurs qui sortent de l’ordinaire ». Rémy MONTBOBIER se concentre sur des jus à la pointe de la contemporanéité : frais, aromatiques, désaltérants.
Son label 100% bio français fruit d’un tissage collaboratif ténu avec des agriculteurs locaux macère, assemble, infuse des matières maison. Entre les experts et les industriels, Club Simone trace un entre-deux pour désacraliser la dégustation et éduquer le grand public aux produits qualitatifs abordables. Des locaux sensibles à l’environnement aux jeunes urbains, ces clermontoises fragrances d’artisan correspondent aux attentes d’alcools vertueux, durables et naturels.
Au-delà des liquides, il s’agit de créer un univers précurseur sans aucun snobisme pour des émotions réservées à l’apéritif hexagonal : « Ne pas se prendre la tête, partager des produits de convivialité avec des amis ». La menthe et la verveine s’apprivoisent au domicile. Du digestif à l’ancienne aux bars parisiens, les valeurs perdurent : « j’aime la liqueur, son rendu naturel de fruit, on croque dedans, les eaux de vie, cognac et armagnac. Texture, matière, toucher de bouche procure une suavité de coton peu sucré. Un équilibre aromatique rond et gourmand ».
De la liqueur en art de vivre pour dégriser l’esprit, Rémy MONTBOBIER, en gratitude à un petit bout d’Auvergne naturelle, embrasse de puissantes valeurs : le partage, la famille, les amis, ce goût incommensurable pour les bons produits.