Par Jr Foster
L’
Hôtel de luxe Fauchon et son restaurant
Le Grand Café Fauchon, annoncés de longue date se sont fait attendre, pour ouvrir enfin en octobre 2018. Que s’y passe-t-il en mars 2019 ?
L’accueil est charmant dans les salles lumineuses dont la décoration tendance bling-bling évoque la cafétéria d’un riche centre commercial, mais c’est sans importance puisque l’on n’est pas venu pour lécher les murs, mais pour apprécier la cuisine.
La carte annonce, selon la saison,
l’œuf mollet bio et premières morilles, le
foie gras de canard avec poires et pain d’épices, les
ravioles de langoustines au citron confit avec wok de légumes dans un consommé au thé Earl Grey Fauchon, le
riso de pâtes « comme un risotto » avec couteaux plus carpaccio de poulpe et écume de coquillages, les noix de Saint-Jacques de Boulogne-sur-Mer rôties sur poireaux fondants et écume safranée, les
cuisses de grenouille avec riz vénéré et écume de raifort, ou la
poitrine de cochon du Limousin confite avec choux pointu et rouelles d’oignon Grelot.
Pour le dessert, les
pâtisseries Fauchon sont à l’honneur avec le mille-feuille marron-cassis, la tarte orange-pamplemousse, ou le « Bisou-bisou » aux fruits rouges avec menthe et piment.
A l’heure du déjeuner, il faut compter minimum 37 euros pour entrée et plat, et jusqu’à 55 euros pour entrée, plat et dessert, hors boissons. Le soir compter environ de 42 à 78 euros.
Les produits sont de qualité et l’équipe de cuisine sort de bonnes assiettes comme on en trouve souvent à Paris.
C’est curieux chez certains chefs ce besoin de dissimuler les produits sous le superflu des feuilles de salade, des émulsions ou des écumes à mousse, des crèmes envahissantes …
Au Grand Café Fauchon le chef cumule écumes et feuilles de salade.
Pour le travail de cuisine c’est une grande facilité d’utiliser les écumes, façon bain moussant, cela évite un effort de présentation des assiettes puisqu’il suffit de plonger les produits … dans « la baignoire ». L’abus d’émulsions et d’écumes en cuisine commence à faire éculé !
Par ailleurs les tarifs sont à la limite de l’exorbitant, mais on sait où l’on va en poussant la porte de Fauchon. Pourtant ce n’est peut-être pas encore assez cher aux yeux de la caisse qui n’hésite pas à commettre l’erreur de facturer un verre de vin en trop – le verre à 14 euros, pas celui à 10 euros tant qu’à faire – Il faut donc demander une addition corrigée pour connaitre le prix du repas à payer, 141 euros pour deux repas, avec 2 verres de vin, une eau minérale et un café.
Cerise sur le gâteau, je remarque quelques jours plus tard, que les 2 desserts sont facturés 9 euros pièce, hors menu, alors que inclus dans le menu à 3 assiettes ils coûtent 8 euros !
Pourquoi font-ils ça ? Bien entendu une erreur est parfois possible lorsque le personnel de service ne contrôle pas l’addition avant de la porter au client ; mais dès l’instant où, en demande du paiement, l’addition est posée sur la table du client la fraude est établie. Et que se passe-t-il si personne ne vérifie … fauchons, fauchons ?
Photos : 1 : La salle du Grand Café Fauchon - 2 : L'œuf mollet bio et premières morilles - 3 : Le riso de pâtes « comme un risotto » avec couteaux plus carpaccio de poulpe et écume de coquillage - 4 : Les noix de Saint-Jacques de Boulogne-sur-Mer rôties sur poireaux fondants et écume safranée - 5 : Le plateau de pâtisseries.
Le Grand Café Fauchon
11, place de la Madeleine - 75008 Paris