Alain Fusion
Voilà une idée qu’elle est bonne - même si elle n’est pas franchement neuve - : trouver une formule qui fonctionne bien, qui a la faveur du public et connaît le succès depuis longtemps ; il suffit de faire pareil avec plus ou moins de variantes, alors, zou ! roule ma poule.
Dans certains secteurs, s’inspirer du travail d’autrui n’est pas sans risques, les produits, les œuvres de création intellectuelle, artistique, scientifique, industrielle sont protégées, ce n’est pas le cas pour les activités de service, en particulier c’est « open bar » sans limites ni contraintes pour la restauration puisque les recettes de cuisine ne sont pas à l’abri.
Cela ne retient pas des aventuriers audacieux de tenter, après que d’autres professionnels ont échoué, dans l’envie de copier la formule créée par
le Relais de Venise Son Entrecôte et des
Relais de l’Entrecôte, sans jamais arriver à détrôner les inventeurs de la sauce mystère, de la viande et des frites en deux services et de la salade servie en entrée.
C’est au tour maintenant de
L’Atelier Entrecôte & Volaille d’imiter la formule gagnante en y ajoutant une offre intéressante et originale, le filet de volaille.
Par curiosité gastronomique, nous avons donc voulu tester le restaurant « sauce qui peut ». On apprécie la salle en longueur, lumineuse et confortable, alors que la terrasse reçoit les amateurs de plein air sur rue.
L’accueil aimable et le service souriant, efficace, font bonne impression, l’annonce des deux services est faite dès l’assiette posée.
On se trouve en terrain connu puisque … bon vous avez compris, que cela ressemble au modèle.
Les assiettes sont bien garnies, les frites au format allumettes sont épatantes, le filet de poulet fermier Label Rouge est cuit bien comme il faut pour conserver sa tendreté, et puis la fameuse « sauce unique »… comment dire puisqu’ elle n’est pas exactement pareille évidemment, elle fait le job sans effort tout en étant cependant exagérément citronnée, mais c’est plutôt pas mal, alors ça passe avec la volaille et les frites, tout en restant plutôt lourde sur l’estomac pendant le reste de la journée, comme l’autre d’ailleurs, mais c’est peut-être pour ça que l’on y retourne tout de même après tout !
A la fin de chaque visite on se promet que c’est bien la dernière fois, que c’est fini, mais en fait on reste totalement sous addiction.
Les plus gourmands se font plaisir avec les desserts faits maison, les crêpes Suzette flambées au Grand Marnier sont conformes, il faudrait essayer le baba au rhum arrangé vanille Bourbon et ananas, les profiteroles au chocolat chaud vues sur des tables voisines ont bonne figure, l’œuf à la neige praliné noisette, la Pavlova au fruit du moment, les glaces et coupes glacées…
Côté prix, compter 27,50 euros pour la formule, une dépense correcte qui peut suffire et convenir pour un repas.
Les gourmets voudront vraisemblablement ajouter un dessert de 6,50 à 10,50, un verre de vin de 4 à 9,50, une eau minérale de 3,90 à 4,90 et un café à 2,50 ; l’addition devient alors plus conséquente.
Soit en configuration maximale basse (+17) à 44,50 euros, ou haute (+27,50) à 55 euros, on arrive alors aux prix pratiqués par un bon restaurant ou un bistrot de qualité.
Mon repas : formule salade et poulet avec frites, plus crêpes Suzette flambées et une eau pétillante pour 41,90 euros.
On peut se laisser tenter… une fois.
L’Atelier Entrecôte & Volaille
128, rue de Réaumur – 75002 Paris – tel 01 88 81 20 11
Juillet 2024
