Par Ambra don Vitole
Coup de chapeau au Château De Bel pour
son premier millésime
Ce n’est pas l’histoire du petit Prince, ni celle de la Belle au bois dormant, mais c’est bel et bien un conte, celui d’ Olivier Cazenave, au pays des merveilles.
Il était une fois donc, un homme et une femme, tous deux, fous de vigne et spécialement fous de la région du bordelais. Ils décident, en pleine crise vinicole d’acheter une propriété et quelques vignes.
Pas d’esbroufe, pas la grosse tête, pas de prétention, juste une envie, celle d’un négociant, de faire son propre vin, lui-même. Qu’il soit bon et accessible à toutes les bourses. En cette année 2003 l’enjeu est osé et les railleries vont bon train. Mais coup de foudre enlève la raison, et une petite propriété d’à peine 5 hectares en bord de rivière trouve grâce à leurs yeux. Joli Château, quelques hectares de vigne, un chais il ne manque que le vigneron !
Un négociant connaît le vin fini, celui que l’on prépare et que l’on assemble pour le vendre…être vigneron est une autre histoire.
Mais, Olivier Cazenave à l’ambition de son courage, relève ses manches, prend des cours du soir, reste humble et décide de tout faire la première année. Être viticulteur, ce n’est pas seulement connaître la vigne et sa croissance, le vin et ses mécanismes, il faut aussi apprendre à se débrouiller tout seul. Olivier Cazenave, en a bavé, a vu le bon mais aussi le pire, l’apprentissage est dur.
Mais grâce à un petit coup de pouce du dieu Bacchus, l’ensoleillement pour cette première année fût formidable pour le mûrissement des raisins et l’absence de maladies et de pourriture complétaient ce coup de chance. En cuve, le vin se comporte bien, les fermentations se font facilement et les degrés élevés sont le signe d’un bon vin à Bordeaux. En élève appliqué, notre apprenti vigneron goûte tous les jours à la cuve pour éviter les défauts de trop longue macération.
Le résultat est conforme à ce qu’ Olivier Cazenave souhaitait : un beau petit Bordeaux, rond charnu mais souple et surtout très fruité.
Ce millésime offrait un fruit tellement plaisant et expansif qu’il décide d’en mettre une partie en bouteilles " sur le fruit " pour le boire maintenant. Le Bordeaux Supérieur attend patiemment en cuve et en barriques d’être mis en bouteilles en fin d’année.
A essayer absolument pour cet été et si vous n’êtes plus en vacances, je vous le conseille fortement. Ni Bordeaux rosés, ni clairets, assez vineux et lourds. Ni Provence, pâles et plus légers.
Ce Château de Bel est à part.
S’il est, comme le raconte goulûment Olivier Cazenave le résultat d’une saignée de nuit, de grâce Olivier dormez le jour.
Bravo pour ce joli rosé qui surprend par sa fraîcheur et son gras, et qui charme par son fruit.
Photos DR : 1 : Olivier Cazenave - 2 : Le rouge de Bel - 3 : Le rosé de Bel.
En vente : Aux Caves de la Pléiade : 6,50 €.
187, Avenue du Maine - 75014 Paris – Tel : 01 45 41 68 34.
où sur place :
Château de Bel – 1, rue Malbatit – 33500 Arveyres - Tel : 05 57 25 70 54.