Par Philippe Toinard
Un restaurant qui ouvre, c’est comme un scooter Italien tout juste sorti de la boutique avec ses chromes rutilants.
Souvent il démarre sur les chapeaux de roue et on sait au premier coup d’œil qu’il aura cette fougue ad vitam aeterman.
Parfois, bien qu’il soit neuf, il a des problèmes à l’allumage qui finissent heureusement par disparaître au fil des semaines.
Enfin, il y a ceux dont on sait qu’ils vont nous poser des problèmes à chaque sortie.
Le Cotte Rôti était à ranger dans la seconde catégorie, de ceux qui toussent au démarrage, qui s’enrhument mais qui finissent par se dégripper.
On l’avait dans nos tiroirs depuis quelques mois, septembre pour tout vous dire, mais ici et là, ce qui nous revenait aux oreilles, ne jouait pas en sa faveur.
Le chef, Nicolas Michel, dans l’ombre de Jean Christiansen de l’Atelier Berger pendant un septennat, ne pouvait pas foncièrement être mauvais mais il lui fallait trouver ses marques dans cette première affaire.
On a donc laissé ce Cotte Rôti se décanter tranquillement pour qu’il nous offre dans sa robe orangée ponctuée de potirons, un cortège de saveurs cette fois maîtrisées.
Nicolas les pioche dans son parcours ponctué de passages dans les restaurants gastronomiques mais aussi dans les grandes brasseries où ça envoie comme on dit dans le métier.
Sur les immenses ardoises, s’opposent des créations un peu enlevées comme le velouté de marrons aux palourdes et pesto à des classiques bistrotiers comme la terrine de joue de bœuf et sa vinaigrette au foie gras.
Avec un verre de rouge de la vallée du Rhône du domaine Ogier, ça nous rappelle les grandes heures du casse – croûte paysan. Sans compter que dans la foulée, le cochon est prêt à nous montrer sa poitrine croustillante et sa purée de patates douces.
Alors s’il reste un peu de vin, ça n’en sera que meilleur.
Le Cotte Rôti.
1, rue de Cotte - 75012 Paris.
Tel : 01 43 45 06 37.
Formules : 25 et 30 €.
Métro : Ledru -Rollin.
Fermé le dimanche et le lundi.