LES RONCHONS - 75005

On aime : pas du tout...
Rien ni personne ne semble pouvoir faire quelque chose pour le 25 quai de la Tournelle. L’adresse serait-elle maléfique ? Y aurait-il un diable au-dessus des fourneaux qui empêcherait les chefs de s’exprimer pleinement, de nous proposer une cuisine vive, enjouée, dans l’air du temps ? Avec l’arrivée des Ronchons, énième changement d’enseigne, nous avions le secret espoir que tout allait changer, que cette adresse allait enfin retrouver de sa superbe comme à la grande époque de Patrick Jeoffroy. Espoir déçu.
Par Philippe Toinard
Rien ni personne ne semble pouvoir faire quelque chose pour le 25 quai de la Tournelle. L’adresse serait-elle maléfique ? Y aurait-il un diable au-dessus des fourneaux qui empêcherait les chefs de s’exprimer pleinement, de nous proposer une cuisine vive, enjouée, dans l’air du temps ?
Avec l’arrivée des Ronchons, énième changement d’enseigne, nous avions le secret espoir que tout allait changer, que cette adresse allait enfin retrouver de sa superbe comme à la grande époque de Patrick Jeoffroy. Espoir déçu.
Même si l’on fait abstraction du décor, une salle d’auberge de province spécialisée dans les noces et banquets, et que l’on décide de se concentrer sur la cuisine, il est bien difficile de sortir enjoué de cet établissement.
La cuisine est d’une autre époque, trop lourde, trop grasse. Ca manque de peps, d’envie, d’élégance. On aimerait quelque chose dans l’air du temps, on se retrouve face à un croustillant de pieds de porc pâteux ou des moules et des coques posées sur un lit de poireaux digne des grandes fiches de cuisine d’un magazine culinaire des années 80.
Nous aurions pu en rester là, prétexter un rendez-vous urgent, quitter cette salle vide mais le râble de lapin, son cortège d’olives et ses triangles de polenta pointaient déjà le bout de leur nez. Là encore, si les saveurs sont justes, la cuissons idéale, l’assiette ressemble plus à celle que nous proposerait Mamie Jacqueline trop heureuse de nous recevoir en ce dimanche hivernal. C’est brouillon, ça manque de clarté, c’est un plat de bistrot servi dans un restaurant, le paradoxe est fatal.
Les Ronchons optent pour une cuisine ménagère pesante, consistante alors que la cuisine se la joue aujourd’hui plutôt dépouillée.
L’exemple le plus criant ? Le biscuit au chocolat. Quand un chef moderne agrémentera le bord de l’assiette d’une touche de crème stylisée, les Ronchons badigeonnent tout le fond de l’assiette d’une sauce sans teint sur laquelle vient se poser le fameux biscuit.
Il se sentait bien seul ce biscuit noyé dans un océan crémeux…moi aussi.
Les Ronchons.
25, quai de la Tournelle - 75005 Paris.
Tel. : 01 46 34 50 99.
Menu carte : 30 €.
Fermé samedi midi et mardi.
Métro : Cluny La Sorbonne.

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