Par Alain Fusion
Dans un passage tranquille avec sa cour pavée, on trouve un petit restaurant voué à la gastronomie transalpine, installé en lieu et place du
Brespail depuis la fin 2008, dans un espace minuscule.
En cuisine du CAFFE DEI CIOPPI les chefs Federica et Fabrizio s'activent devant les clients qui se pressent pour obtenir une de ces tables rares et enviées.
L'endroit est très couru, la presse unanime et les blogs, de conserve chantent les louanges de ce miracle improbable.
Alors la foule informée et influente afflue ; jeune, agile, à la mode du jour, pour voir et être vu là où il est
évident qu'il faut aller.
L'ardoise annonce de belles charcuteries italiennes, les encornets farcis avec courgette et roquette, les aubergines et mozzarella, un risotto aux gambas et safran, des linguine aux palourdes, les lasagnes à la sicilienne, ou le suprême de volaille jaune et pommes de terre.
Pour le dessert, le moelleux au chocolat, la tarte aux abricots et ricotta, ou des biscuits aux amandes et mascarpone.
L'accueil aimable et le service gentil coupent l'envie de se plaindre.
La décoration minimaliste, contemporaine sobre n'a pas l'intention de séduire ; les tables sont collées à la fenêtre ou au comptoir. A l'arrivée des beaux jours quelques tables sont posées à l'extérieur.
Les beaux jours, justement nous les avons attendus pour rejoindre les chanteurs de louanges... et pouvoir oublier les
" - 43 ° C" et la buée sur les lunettes, avoir envie de tout commander, toucher à une sorte d'essence de la cuisine transalpine moderne, simple où le produit joue à l'avant-scène, découvrir un petit trésor qui ne se partage qu'entre initiés de la bonne chère... du micro parisianisme pur sucre, bref, une vocation à la gourmandise... le palais salive !
Pour moi, ce déjeuner... ce fût patatras ! Point de cathédrale culinaire, des portions un peu chiches, des préparations simplettes à défaut d'être simplement simples, des produits littéralement exécutés, des encornets fades, un risotto coloré mais sans ressort, des insipides linguines aux palourdes épaissies par le volume des coquilles, souvent vides, et de plaisants desserts de goûters enfantins.
A peine après avoir touché les lèvres, le café est resté dans sa tasse.
Finalement un repas pas très cher, mais tristement banal.
Mais où sont passés les parfums, les saveurs et les promesses de délicates voluptés ?
Les paroles et la musique des louanges se sont mises en sourdine ; les voluptés diluées en volutes...
Le plaisir de manger et la joie de partager n’ont pas franchis l’hiver.
Et dire qu'il nous était annoncé pour le retour des beaux jours, un plaisir complet et intense. Raté !
Compter autour de 20 à 34 €.
Service de 12h à 14h30 et de 19h30 jusqu'à 22h30.
Fermé samedi midi et soir, dimanche midi et soir, lundi soir, mardi soir.
Photos : 1 : Les tables dans la cour - 2 : Les encornets farcis avec courgette et roquette - 3 : Les linguine aux palourdes, dans le fond le risotto aux gambas et safran - 4 : La tarte aux abricots et ricotta - 5 : Le restaurant dans un passage discret.
Caffe di Cioppi
159, rue du Faubourg Saint Antoine - 75011 Paris
Tel : 01 43 46 10 14