Par Philippe Toinard
Comme tout grand chef qui se respecte, Albert Corre, qui dirige les cuisines du
Pergolèse, possède son annexe.
Un bistrot contemporain, moderne situé à deux enjambées de son restaurant étoilé. L’élégance y est de mise sans être forcée, la clientèle jeune et belle, une équipe de serveurs tous de noir vêtus dirigés d’une main de maître par Fabrice qui nous apprend que Christophe Lambert (oui, oui l’acteur) possède des vignes dans le Vaucluse. Si vous ne l’aimez pas en tant qu’acteur, vous devriez l’apprécier en tant que vigneron.
Les papilles, enjouées par cette découverte, sont désormais prêtes à en découdre avec la salade de cailles confites et magrets de canard fumé (oui vous pouvez y mettre les doigts pour les cailles, personne ne vous en tiendra rigueur) ou les tortellini à la truffe et copeaux de parmesan. Une jolie entrée en matière légèrement décevante au niveau de la truffe. Mais c’est toujours ainsi avec ce genre de produits. On aimerait une explosion en bouche, que notre palais soit tout retourné mais étrangement, c’est le parmesan qui gagne la bataille des saveurs.
La pause eau gazeuse est la bienvenue pour remettre le bec d’aplomb et on repart pour un filet de dorade royale rôti sur la peau et servi avec une polenta, on sent la maîtrise, et des épatants rognons de veau à la moutarde de Meaux. Surprenante cette proposition, on les avait presque oubliés ces rognons, relégués dans les bistrots bien de chez nous. Ils réapparaissent dans un cadre où on ne les attend pas et un peu comme un homme en smoking qui déboulerait dans une soirée disco.
Une crème renversée au caramel plus tard, on salue de la tête Albert Corre qui vient se dégourdir les jambes et vérifier que son Petit Pergolèse a tout d’un grand.
Le Petit Pergolèse.
38, rue Pergolèse - 75016.
Tél. : 01 45 00 23 66.
Carte : comptez entre 35 et 50 €.
Fermé le samedi et le dimanche.
Métro : Porte Maillot.