L’ABBAYE DE ROYAUMONT
Chef d’œuvre de l’architecture gothique, Royaumont est tout à la fois une abbaye et une fondation. Fondée en 1228 par Saint Louis et sa mère Blanche de Castille, c’est la plus grande abbaye cistercienne d’île de France. Un monument magnifique qui a connu quelques vicissitudes à la révolution (l’abbatiale détruite à laissé place à des ruines romantiques) mais a survécu à cette période troublée. Filature jusqu’en 1863, revenu un temps dans le giron de l’église, racheté par un industriel en 1899, classé en 1927, devenu propriété d’une famille de mécènes amoureux des arts et en particulier de la musique, Royaumont devient un foyer pour musiciens et intellectuels.
Première fondation privée de France reconnue d’intérêt public, en 1964, l’abbaye est aujourd’hui un centre international pour les artistes de la musique et de la danse. Une campagne de modernisation lancé en 2016, à magnifié Royaumont.
De nombreuses manifestations artistiques se déroulent en son sein comme les concerts de la saison musicales, toutes ouvertes au public qui sont autant d’occasions de découvrir ou redécouvrir ce lieu magnifique, La bibliothèque musicale, le potager jardin, le jardin d’inspiration médiévale, la cuisine des moines, etc. etc. Cela d’autant plus que l’on peut désormais y dormir (chambres avec vue sur le cloitre, le jardin des neufs carrés, le canal), ce qui était auparavant que le privilège que des seuls artistes. Royaumont est proche de Senlis et Chantilly, de quoi organiser un petit circuit sympathique le temps d’un week-end.
LA TABLE DU ROYAUME
L’architecture abbatiale de la salle à manger fait penser à celle d’un réfectoire monastique, mais ce n’est pas ici que les bons moines prenaient leurs repas dans un recueillement total. Cette grande pièce fût au 19ème siècle, en fait l’atelier d’une filature, profitant de sa proximité avec le canal (que l’on apercevoir d’une des baies de la salle). Pour contourner cette atmosphère un tantinet monacale qui plane sur le lieu quelques éléments de modernité, y ont été incrustés (lumières, baies, vitrées...), pour l’aider à se glisser dans sa nouvelle peau de restaurant.
La cuisine s’inspire du potager-jardin de l’abbaye et mêle tradition et modernité sans heurts, ce que les convives apprécient. Elle est mise au point par Benjamin Riedmuller, un jeune chef bien décidé à donner le meilleur de lui-même à ce poste qui lui a été confier par la direction de Royaumont. En ce restaurant tout neuf (ouvert depuis la mi-octobre 2017), le chef propose un menu unique qui change régulièrement. Il offre le choix entre deux entrées, deux plats, et une assiette du potager pour les végétariens.
Lors de notre récente visite les couleurs de l’hiver s’affirmait dans les assiettes, avec un velouté de butternut aux champignons et fleurs du jardin de l’abbaye, et des Saint Jacques au beurre d’ail en entrée, avec à suivre soit un magret de canard à l’orange pommes fondantes à la truffe (huile) et pomme gaufrette, ou une dorade grise à la citronnelle, poireaux au citron et fenouil au curry. Aucune fausse note, dans les assiettes bien mises et assez colorées.
Les deux desserts du moment eux aussi soignés, permettent de finir la soirée en beauté. Le service tient son rang tout en étant discret. Le coup de cœur, l’épatante petite sélection de vins bio, qui avouons-le nous n’attendions pas à Royaumont. Respect.
Bar/salon de thé confortable avec petite restauration, et terrasse au bord du canal. Pour le réveillon du 31 Rossini sera de la fête, non seulement en concert mais dans un menu dédié. Ce sera le premier Saint Sylvestre à l’abbaye. Au menu un opéra de Rossini « Le Voyage à Reims », et un dîner champagne et vin inclus pour 363€. Dans ce menu inspiré par les recettes préférées du compositeur, il y en aura une d’inédite : la pintade aux marrons, purée truffée et légumes tournés.
Vendredi soir et samedi soir menu 49€, dimanche midi 34, 50€.
Photos : Yann Monel - Jérôme Galland - Bruno Cohen.
Fondation Royaumont - 95270 Asnière sur Oise - Tél. : 01 30 35 59 00
le 4 décembre 2017