Par Philippe Toinard
Comment une adresse de cette qualité a-t-elle pu passer à travers les filets de la chronique gastronomique ?
Pourquoi aucun guide ne l’a repérée depuis son ouverture ?
Personne ne comprend, pas même le chef, Philippe Chéreau , ancien rugbyman.
Malgré cette absence de médiatisation, les Autodidactes, nichés sur une petite place à la frontière de Clichy, font le bonheur des amateurs de poisson qui se refilent l’adresse sous le manteau.
Pour les carnassiers, Philippe propose une viande mais ce n’est pas son truc. Lui, son dada, c’est l’iode, les bourrasques, les tempêtes, les marées montantes et descendantes.
Etrange pour un garçon natif de la Seine-et-Marne, où c’est bien connu, les plages, digues, jetées et autres petits ports de pêche sont aussi nombreux que les vignes en Bretagne.
Chaque jour, au gré du vent, il prépare son ardoise avec la pêche remontée par son acheteur de Rungis. Au petit matin, ils s’appellent.
Le Saint-Pierre n’est pas de toute beauté mais il y a de très belles dorades. Va pour la dorade, elle sera préparée avec du romarin. Il y a du sandre aussi. Parfait, il sera rôti avec du lard d’Alsace. Et les coquilles St Jacques ? Trop petites, trop chères. Alors on se contentera des sardines de Roscoff. Marinées minute avec du sel et du vinaigre puis arrosées d’huile d’olive, elles seront proposées en entrée.
Quand l’heure du déjeuner approche, Philippe s’éclipse en cuisine et laisse son restaurant entre les mains de son épouse, Krystyna, qui règne sur cette salle décorée de tableaux peints par Philippe entre deux services quand l’inspiration est au rendez-vous.
Elle travaillait dans la crémerie en Pologne, il aurait du faire carrière dans le rugby. Ils sont aujourd’hui autodidactes d’une cuisine marine parfaitement maîtrisée.
On attend maintenant un raz-de-marée de clients.
Les Autodidactes
9, place Jean Zay.
92300 - Levallois-Perret.
Tel : 01 47 39 54 02.
Menu : 35 €.
Fermé le soir sauf sur réservation et le week-end.
Métro : Anatole France.