Par Philippe Toinard
Il a de l’allure ce Fief avec sa belle terrasse entourée d’arbres et cet espace impressionnant façon loft.
Belle hauteur sous plafond, grandes baies vitrées, bar en tôle patinée, un espace fauteuils Club pour boire un café et un petit coin boutique où les maîtresses de maison vendent leurs coups de cœur, des bijoux notamment.
A l’heure du déjeuner, c’est une ruche. Les tables sont prises d’assaut par une clientèle de bureaux condamnée auparavant à marcher de longues minutes pour tenter d’apercevoir le bout d’une salade d’un club-sandwich dans ce no mans land culinaire, les serveuses s’activent dans tous les sens et les people des télévisions voisines s’agitent pour être aperçues.
Pour résumer, c’est la nouvelle cantine du quartier avec une carte fourre-tout où se côtoient des salades, des planches de charcuteries ou de fromages, des pâtes, des woks auxquels viennent s’ajouter les classiques tartares de bœuf, gaspachos, ravioles de Royan au pistou et l’inamovible dos de cabillaud et sa purée à l’huile d’olive que l’on retrouve par paquet de douze dans tous les restaurants de la capitale.
C’est quoi l’idée ? Contenter tout le monde, montrer que l’on sait tout faire, copier coller ? Où est la personnalité de la cuisine ? Pas dans le tartare de bœuf cuit aller/retour que l’on mastique comme un chewing-gum. Coriace le bestiau. Six pommes grenailles pour l’accompagner. Y’a du rab ?
Dans ce cas, un dessert s’il vous plaît. Le Fontainebleau, fromage blanc additionné de crème fouettée pointe le bout de son verre figé par le froid. A peine arrivé, aussitôt reparti en cuisine avec son goût de beurre rance. La tarte au chocolat reléguée en deuxième choix revient au premier plan. La pâte part en sucettes, le chocolat résiste à la cuillère. Finalement, une classique crème brûlée, c’est bête comme choux mais c’est rarement décevant.
Le Fief
14/16, boulevard de la République
92100 Boulogne-Billancourt.
Tel : 01 46 20 05 82.
Carte : de 23 à 42 €.
Métro : Marcel Sembat.