LES MAQUEREAUX - 75004

On aime : beaucoup...
  • La péniche vitrée et toit ouvert
  • Restaurant LES MAQUEREAUX : Les maquereaux basse température
  • Restaurant LES MAQUEREAUX : Les
  • Restaurant LES MAQUEREAUX : Demi caille et lard de Colonnata
  • Restaurant LES MAQUEREAUX : Crumble de cacao et financier au thym
La fermeture des voies sur berges aura au moins une vraie conséquence positive : l'ouverture d'un resto flottant bien décidé à prendre à l'abordage la scène culinaire parisienne !
Par Ludovic Bischoff

C'est en juillet 2017 que l'équipage jeune et fringuant des Maquereaux s'est accosté en face de l'Île Saint-Louis, en bas de l'avenue du Quai de l'Hôtel de ville désormais perpétuellement embouteillée puisque les autos ont été chassées des bords de Seine. On quitte donc la pollution et le brouhaha pour descendre vers le fleuve et monter à bord de cette péniche qui a fière allure. D'autres sont amarrées à proximité mais ne vous y trompez pas, pour déguster des produits de la mer twistés avec audace et inventivité, c'est à bord de celle des Maquereaux qu'il faut s'aventurer. L'été, et dès qu'il fait beau, une grande terrasse sur les quais accueille les matelots de passage qui veulent prendre un verre et grignoter un morceau (planches de charcuterie, rillettes de la mer, ce genre de choses...).

Des petites assiettes de la mer
Dans la péniche toute vitrée et au toit ouvrant, en revanche, on vous sert de petites assiettes finement cuisinées éloignées de cette finger food de comptoir. « On ne parle pas de tapas car c'est connoté bodega mais l'idée est là : servir des petites portions que les convives se partagent, nous sommes un sea bar décomplexé ! », assure le capitaine de cette frégate de la gastronomie de mer. On commence donc par commander un verre, dans une carte courte mais soignée ou auprès de la barwoman en chef qui concocte des cocktails du tonnerre comme cette Ginette à base de gin, aneth et citron vert.
Ensuite, on se laisse tenter par les propositions de la carte qui revisite les poissons et crustacés avec grâce. Le tataki de thon rouge / émulsion de tamarin et le filet de cabillaud / espuma de carottes arrivent avec une cuisson plus que parfaite. Idem pour la seule viande de la carte, une demi caille rôtie au lard de Colonnata  à la chère tendre et rosée. Pas évident d'envoyer des mini portions à la file comme ça, en respectant les cuisons de chaque aliment, mais le chef a le pied marin et le tour de main de ceux qui ont déjà bourlingué sur des océans agités... Le brésilien Alexandre Furtado a, en effet, concocté une carte particulièrement alléchante. Les gnocchis de patate douce / crumble de parmesan, le ceviche de dorade royale / croutons au sésame, le maquereau cuit basse température, tout cela est délicieux. Un peu plus de réserve sur ce velouté de topinambour à la vanille de Madagascar / tartare de gambas sans grand intérêt. Mais dans l'ensemble tous ces plats sont très réussis

Un repas les pieds dans l'eau
Petit conseil, ne commandez pas trop de ces « petites assiettes » en même temps sinon vous risquez de manger tiède voire carrément froid, le trajet depuis la cuisine dans les soutes et les plats qui s’accumulent devant vous n'aident pas à conserver les aliments à la bonne température. Alors, adoptez la modération du capitaine au long court qui commande plat après plat. Vous éviterez aussi que l'addition ne s'allonge excessivement car la formule séduisante de petites assiettes facturées autour d'une dizaine d'euros fait vite flamber la note ! Il faut bien compter 3 ou 4 « tapas » par personne, plus les verres, on grimpe vite au dessus des 100 euros à deux... Prudence donc. Et si vous pouvez vous lâcher en toute confiance sur les poissons et crustacés vraiment cuisinés avec maitrise, vous pouvez être plus regardant sur les quelques propositions de dessert un peu moins convaincantes. Le financier au thym citron / prunes rôties et le crumble de cacao / agrumes / crème chiboust testés étaient pas mal mais pas à la hauteur des sauces, marinades et cuissons des plats que l'on essuie méthodiquement avec le bon pain servit à bord !

Enfin, si vous êtes une bande de pirates vous opterez pour la grande table centrale où l'on s’assoie à l'enfilade. Mais pour un diner à deux, demandez absolument à être assis le long des vitres qui donnent sur la Seine, l'Île Saint-Louis en décor. On ne se lasse pas de voir passer les bateaux mouches sur lesquels guinchent quelques marins d'eau douce et où les touristes vous saluent au passage. Déverrouillez la vitre devant vous et hop ! en un clin d'oeil vous avez l'eau qui clapote devant vous et le ciel étoilé qui vous coiffe. Une expérience unique à Paris. Et sans doute la seule péniche où l'on sert une cuisine digne d'un vrai restaurant. Le doux bercement de la houle en plus...

La Terrasse à Quai est ouverte 7j/7 de 12H00 à 1h00, le restaurant sur la péniche est ouvert du mardi soir au dimanche 16h. 

Photos DR et Ludovic Bischoff  1 : La péniche vitrée et toit ouvert -  2 : Les maquereaux basse température - 3 :  Les "petites assiettes" des Maquereaux - 4 : Demi caille et lard de Colonnata - 5 : Les desserts du jours, crumble de cacao et financier au thym.

Les Maquereaux
Quai de l’Hôtel de ville / Pont Louis Philippe 75004 Paris

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