UN WEEK-END DE FASTE À LA« MAMOUNIA ». - PAR VÉRONIQUE ANDRÉ

  • La Mamounia
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- Palais de légendes à quelques pas du minaret de la Koutoubia, La Mamounia, est un joyau serti de l’écrin naturel de ses jardins séculaires. Belle orientale qui fait tourner la tête au monde entier, elle offre son luxe et son exotisme, mais aussi sa sérénité, ses senteurs et sa convivialité aux pieds du Haut Atlas.



Les jardins comme surgis d’un songe

Paradis botanique et parfumé, « La Mamounia » tient son nom des jardins qui l’entourent et qui furent donnés au prince Moulay Mamoun par son père le sultan en cadeau de mariage. Depuis le XVIIIème siècle une flore si particulière de 7 hectares incite à la promenade et aux réjouissances. On dit que le Prince y donnait déjà à son époque des fêtes mémorables.



Encore aujourd’hui, la luxuriance des jardins royaux de la Mamounia respecte la plus pure esthétique marocaine. Sa magnificence tient à la variété des essences qui génèrent différentes atmosphères. Un véritable écrin de verdure historique au sein duquel on retrouve une pléiade d’orangers et de citronniers, des buissons de rosiers et mimosas, quelques verveines, des allées de bambous ou de bananiers, des fourrés d’hibiscus et de yuccas, de nombreux goyaves et papyrus, des oliviers centenaires dont les fruits font la joie de la table du palace.

Le mur d’enceinte de La Mamounia est lui aussi recouvert de bougainvillées géants. Ces remparts colorés se dressent avec insolence pour préserver du bruit de la ville. Pas moins de quarante jardiniers replantent chaque année 140 000 nouvelles espèces sur le domaine, pour fignoler d’une touche artistique ce jardin extraordinaire.

L’hôtel, est un mythe : « un des plus beaux endroits du monde ».

C’est en 1922 que les célèbres urbanistes marocains, Prost et Marchisio mettent tout leur talent au service de ce projet historique qui réussit une alliance exceptionnelle et audacieuse du genre local et du design art déco. Le palais est alors en harmonie totale avec l’exubérance de son jardin. Et devient une destination onirique et totalement glamour. Winston Churchill en tombe amoureux, il disait du lieu –« La Mamounia est un des plus beaux endroits du monde ».

Il avait choisi d’y établir chaque année ses quartiers d’hiver, afin d’y peindre les lumières à chaque instant de la journée, en passant d’un balcon à l’autre.



En 1946 le palace voit sa capacité d’hébergement doublée, quarante ans plus tard des travaux de décoration intérieure et la construction de trois villas au sein des jardins apporte une exceptionnelle diversité esthétique.



C’est Robert Bergé qui lui redonne un petit coup de lifting en 1986 en respectant la grandeur de ses origines et en fait le joyau du Maroc..

L’entrée fut agrandie, incorporant des éléments traditionnels de l’architecture marocaine, avec des colonnes, des arcades et de larges panneaux de porte en bois peint. Le porche monumental qui datait des années 20 est resté le même et ouvre sur l’immense salon d’honneur.



S’il était de bon ton de venir avec son mobilier après la deuxième guerre mondiale, aujourd’hui, le luxe et l’élégance de la décoration, offrent un exotisme jumelé d’un style art déco qui allie ambiance orientale et occidentale dans la plus merveilleuse harmonie.

Et si les dîners fastueux des années 1920 font partie des mythes de La Mamounia, on vient encore du monde entier pour partager avec la belle orientale, sa réputation de festive.



Parmi les célébrités venues régulièrement à La Mamounia, Churchill en demeure le plus habitué, son fantôme rôde dans les couloirs et ses odeurs de cigare sont presque perceptibles. Plusieurs de ses peintures représentant les jardins, sont exposées au musée Churchill de Londres.

Bon nombre de présidents de la république séjournèrent ici, le Général de Gaulle et Franklin Roosevelt, mais aussi, les Reagan, ou encore le Prince Nahurito du Japon.

Les cinéastes eux aussi sont touchés par l’extraordinaire énergie que dégage ce lieu fascinant, ainsi que certains hommes de la mode, stars de la musique ou sportifs de renom. D’Arletty à Paul Valery en passant par les stars actuelles tous ici retrouvent un palace de légende.

Si la Mamounia offre à ses clients les plus belles suites du monde, la variété des chambres, est aussi, très prisée avec chacune une terrasse avec vue sur les jardins. Le Maître des lieux actuel, sait qu’il a à faire à une clientèle exigeante et met tout en œuvre pour lui plaire.

Robert Bergé

Cet homme discret et aimable, ne peut cacher dans le bleu lagon de ses yeux une compétence hors norme. A l’affût, du moindre détail, de la moindre attention il a comme accroché à sa boutonnière la baguette magique qui donne ce petit plus qui fait toute la différence. Toujours là, pour vous accueillir, faire un compliment, offrir une suggestion, raconter l’historique. Il est incontestablement l’héritier de l’âme des lieux.

Ce n’est pas un hasard, si ce palace est très prisé des célébrités en tout genre car il faut bien reconnaître que Robert Bergé a le don de les attirer. Toutes les grandes maisons qu’il a dirigées se targuent de sa renommée à drainer une clientèle de luxe et célèbre. Que ce soit à Paris, New-York, Genève, Rio ou le Caire etc…

C’est grâce à lui que la Mamounia depuis 2000 a retrouvé son faste d’origine. Exit, les arabesques clinquantes et trop dorées, exit, la folie des grandeurs factices et démesurées, ici tout est authentique. Au contraire l’alliance subtile d’une décoration Mauresque locale et d’un style art déco qui date de sa construction replace l’histoire avec élégance. Il va même jusqu’à suggérer la présence des voyageurs qui ont séjourné ici.

Mais L’homme n’est pas passéiste, ses idées fusent. A chaque nouvelle saison de nouvelles prestations sont offertes, un sur mesure pour chacun. Ici ce sont des séances de massage, pour d’autres, le Hammam, pour d’autres encore la visite personnalisé de la ville, ou encore pour les sportifs, une balade à dos de mulet sur les flancs de l’Atlas.



Son imagination, en fait un créateur de Saveurs quand il décide de s’accompagner de Gérard Bonin pour rehausser la carte des restaurants. Quant au sublime Boujemaa Mars qui est responsable du restaurant Marocain de La Mamounia, il partage son art local en réintroduisant de réelles traditions culinaires pour le plus grand bonheur de tous.

Gastronomie

La belle orientale propose pas moins de quatre restaurants. Celui qu’on attend en premier est le restaurant « Marocain », qui s’offre dans la plus pure tradition locale. Décoration Mauresque, chargé et travaillé, carrelage d’époque, profonds canapés de « souf » berbères tissés rouge et or. Ici la cuisine est ethnique attentive aux évolutions gustatives internationales sans toutefois sacrifier les incontournables de la pure tradition locale.

« L’Italien », avec la décoration des paquebots transatlantiques des années 1920 est un petit restaurant attenant au night club de l’hôtel il n’est ouvert que le soir et dispense une cuisine traditionnelle mais sophistiquée. Légère et fruitée aux bonnes saverus d’huile d’olive.

« L’Orangeraie » à vue, comme son nom le laisse supposer sur les jardins aux milles orangers. Ce restaurant est ouvert toute la journée. D’immenses buffets au petit déjeuner proposent avec abondance un grand choix international. Cette brasserie de luxe est renommée pour ses innovations culinaires fines et raffinées qui attirent les clients de la ville ou venus d’autres hôtels.

La « Palmeraie », quant à elle, se trouve sous les palmiers au bord de la piscine. Buffet pantagruélique avec un choix fou de poissons grillés et crustacés, de nombreuses salades et quelques spécialités marocaines. Ce restaurant ombragé au bord de la piscine et en plein cœur du jardin est un ravissement permanent.

Cave

Qui dit gastronomie ne peut oublier la cave, et la cave de La Mamounia est une des plus belles caves du monde. Particulièrement spacieuse, spécialement conçue sous les cuisines, elle est dotée de plus de 200 000 bouteilles, dont les plus grands noms français. On y trouve quelques centaines de Laffitte Rothschild 1982, de nombreux Pétrus, Mouton, Yquem, Romanée Conti ou Haut Brion des années 1970 et de très grands crus marocains comme le CB Initiales Rouges d’Ebertec. Entre les cuisines et la cave de La Mamounia c’est une histoire de fusion, d’amour pur qui aboutit tout naturellement à l’absolue perfection.

CARNET DE ROUTE :



Royal Air Maroc : Réservations : Tél : 0820 821 821

Air France : Réservations : tél : 0820 820 820

La monnaie officielle est le dirham – sachez que même dans les souks ils sont ravis de prendre les euros.

A FAIRE :

Une petite visite au souk – devenu hors de prix il n’est séduisant que pour les groupes de touristes - Un bon guide vous évitera les arnaques – Néanmoins une délicieuse petite échoppe au nom prometteur de « Fil d’or » fera sur mesure de ravissantes tuniques.

Mais, dans la ville, le très chic et renommé « Place Vendôme » est un spécialiste en maroquinerie de grande qualité : 141 avenue Mohammed V-

En face : Atika l’incontournable magasin de chaussures de luxe, est envahit par le monde entier.

Deux restaurants sont à essayer pour leur couleur locale : le « Comptoir » et le « Bo-Zin », l’un est représentatif de la jeunesse branchée et festive, tous les soirs de nombreuses danseuses animent, l’autre propose des chanteurs d’opéra et des attractions diverses.

A rapporter : de l’huile d’Argan, des parfums d’Ambre de la crème à l’extrait de roses. Des cornes de gazelle et de l’huile d’olive.



A lire :

- « L'art de vivre au Maroc » chez Flammarion -

- « Vivre au Maroc » chez Taschen


Juillet 2005



 

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