Par Jean-Louis Galesne
Petit paradis de 24 km2, où la mer, le soleil, et la plage, forment un trio orgasmique, Saint Barth, nichée au cœur des Antilles, bénéficie tout au long de l’année d’une température clémente. 27° en hiver, et 30° voir plus en été. Les américains adorent venir s’y ressourcer, tout comme le riches sud-américains de plus en plus nombreux à y séjourner. Une clientèle à l’aise, qui ne reste pas insensible aux plaisirs de la table, bistrots, cantina, etc. étant en nombre sur l’ile. Ces dernières années la restauration locale à faite de notables efforts sur la qualité, quoique les prix chez certains n’étant pas toujours justifiés.
Les hôtels de luxe eux rivalisent pour attirer en leur domaine, la crème de la crème de cette clientèle internationale qui adore ce petit bout de terre française planté au cœur des Caraïbes. Ces hôtels sont tous dotés de confortables restaurants qui associent une certaine forme de gastronomie au snacking chic. Ce dernier style étant bien sûr privilégié au déjeuner en bord de plage ou de piscine.
La Villa Marie, et le Barthélemy, hôtels qui ont ouverts il y a moins d’un an focalisent toute l’attention. Cela d’autant plus que les restaurants qu’ils abritent ont franchement du répondant. S’ajoutent dans l’ile, quelques tables fétiches, telles, le Bonito et L’isola, installées à Gustavia, ou les « rich and famous » en villégiature (ceux dont la presse people fait ses choux gras), aiment à se restaurer pendant leur séjour. Locaux et oiseaux de passage se mélange aussi dans de lieux plus simples comme O’ Corail petit resto en bord de plage tenu par la sœur d’un pêcheur de l’ile, qui est d’un excellent rapport qualité –prix. Revue de détail ci-dessous
François Plantation Villa Marie
Très belle atmosphère le soir en salle, grâce à un éclairage en forme de théâtre d’ombre et lumière sur la végétation tropicale du jardin qui borde la piscine en contrebas. Dans ce décor ou souffle un bel esprit colonial, le chef Emmanuel Motte, qui est dans l’île depuis de nombreuses années, donne le meilleur de lui-même. C’est un cuisinier solide qui connait son répertoire culinaire sur le bout des doigts. Pas d’extravagance dans ses assiettes joliment mises mais des accords cohérents sous un fond il est vrai assez classique mais gourmand. La quenelle de mérou bisque de langouste, et le ceviche de thon jaune comme à Saint Tropez, pastèque et japalenos, sont des entrées qui font mouche, ouvrant la voie au dos de bar aux aromates sauce vierge et légumes grillés, et a la bouillabaisse à la façon François Plantation faite avec des poissons des Caraïbes péchés localement. Un plat que les américains trouvent « so french ». Tout comme d’ailleurs le soufflé chaud comme à Saint Tropez, citron et fruits rouges, une réussite. Au déjeuner on lunche près de la piscine d’un poisson du jour, d’un tartare de bœuf et condiments, ou encore d’un Croque-Monsieur Villa Marie a la truffe et comté. Le service très pro est adorable, et le jeune barman installé au bar à rhum & cigares, concocte des cocktails impeccables. C’est le meilleur barman de l’île actuellement !
L’hôtel Villa Marie
La » Sibuet touch », famille, dont on connaît le talent pour imaginer et faire vivre des lieux exceptionnels, est là encore, dans ce petit paradis, bien présente. Un talent déployé dans 22 bungalows et trois villas exclusives surplombant la baie des Flamands, et dont chaque chambre offre un style distinct, mais toutes avec des éléments de décoration de style tropical chic : lustres en coquillages, lits a baldaquins aux gros lins colorés pour une touche romantique, guéridons ananas, bureaux en rotins, et meubles en bambou réalisés sur mesure par de petits artisans, etc. Chaque bungalow se prolonge d’une terrasse intimiste entouré de verdure exotique, et dotée d’une balancelle pour savourer après une journée à la plage, la plénitude des lieux. Un détail de taille cependant, l’hôtel n’est pas au bord de la plage comme la plupart de ses concurrents.
Le Barthélemy Hôtel Barthélemy
L’emplacement est exceptionnel (très belle plage et vue sur la mer parfaite), ce qui donne d’emblée de très beaux atouts face à une concurrence jouant elle aussi le luxe et le confort. Le restaurant bénéficie de l’expertise de Guy Martin (deux macarons Michelin), chef du Grand Véfour, institution parisienne, qui a placé une équipe de choc qui assure une prestation culinaire d’un très bon niveau. Le Parmentier de queue de bœuf à la truffe, est le plat phare de la carte. Le must du restaurant est cependant le brunch du dimanche qui fait courir le tout Saint Barth’, qui se bat pour décrocher une table. A la manœuvre, le sous-chef Gildas natif du pays basque, qui a œuvré précédemment a Tahiti. Un garçon généreux et souriant qui passe de table en table, apportant ici et là l’une de ses superbes pizza, ou une grillade parfaite. Ce jovial cuisinier a mis en place un buffet d’hors d’œuvres appétissant, sur lequel on se rue facilement. Ambiance détendue, convives heureux, mer bleue et soleil en prime, un vrai bonheur de carte postale.
Hôtel Barthélémy lagon de Grand Cul de Sac
Le Bonito
Les » beautiful people » ont un faible pour cette table élégante drivé par une équipe au fait des desirata de ce petit monde, et qui sait les recevoir avec un savoir-faire évident. On pourrait parfaitement être dans un restaurant couru de Miami ou de Saint Tropez, l’esprit étant parfaitement en osmose avec ces derniers spots. Comme il est de coutume aux USA, le repas démarre par un cocktail ( choix nombreux de cocktails a base de vodka, mezcal et tequila, ou encore dit « exotic »), avant jeter son dévolu sur un des ceviche maison (poisson du jour, poulpe, thon, végétarien), carpaccio, préparé à la manière latino (légèrement pimenté), et poursuivre ensuite soit avec un mahi mahi, tataki de saumon grillé au sésame, risotto à la langouste, ou encore une pluma de porc ibérique, banane plantain, shitaké, et sauce guasacaca. La cuisine tient ses promesses, et l’addition à l’image de ce lieu couru.
L’Isola
Les stars et starlettes de passage ne jurent que par cette table italienne assez chère, mais à la prestation irréprochable. Accueil, cuisine, vins, confort, tout roule. Risotto au safran et saucisse et vin blanc, risotto scampi et sauce citron, raviolis de veau maison aux cèpes, spaghetti aux tomates cerises et poutargue, spaghetti a la langoustine fraîches sont cuisinés avec sérieux et les saveurs attendues sont bien présentes. Décor théâtral élégant, service à l’italienne avec la légèreté transalpine connue.
rue du Roi Oscar Gustavia. Ouvert uniquement le soir .Tél. 0590.51.00.05.
O’Corail
Sur la plage de Grand Cul de Sac, face à la mer bleue émeraude, O’Corail, petit cabanon de plage tenu par Odette, est le rendez-vous des moniteurs de sports nautiques. On mange sur le pouce les pieds dans l’eau: tartare de poisson au gingembre, salade de langouste, fish burger frites, etc... C’est l’un des frères d’Odette, pécheur, qui la ravitaille chaque jour. Le rhum arrangé maison au gingembre est un vrai killer !
Lagon de Grand Cul de Sac (0590.29.33.27. Sauf le lundi.
Shellona
A Shell Beach, l’unique plage de Gustavia, est installé Shellona, à la place de ce qui fut pendant longtemps Do Brazil. Les tables sont posées sur le sable, un DJ balance la sauce, pendant que l’on fait honneur à son assiette. Dans cette dernière on retrouve un air venu de Méditerranée avec des accents en provenance d’Italie, du sud de la France, mais aussi de Grèce, le chef étant originaire de ce dernier pays. Des choses simples, ensoleillées, faciles à manger, qui permettent de passer un bon moment en toute décontraction, avant de se livrer au farniente allonger sur le sable, ou d’aller se rafraichir en quelques brasses dans une mer à vos pieds.
Shell Beach Gustavia.
Indigo Hôtel Guanahani
Le restaurant de plage de l’hôtel. Parfait pour déjeuner les pieds dans le sable en piochant dans une carte de snacking sans prise de tête. Fritto misto, salade composée, etc... le tout bercé par le ressac de la mer proche. Chaque jeudi, le buffet Barbecue à volonté et live music, font grimper la température.
Hôtel Guanahani Grand cul de Sac
Crédit photo : Villa Marie – Saint-Barth / L. Benoit, L. Di Orio