LAS VEGAS - PAR MAXIME LANDEMAINE

Perdue au milieu du désert, Las Vegas est la ville la plus importante à être apparue aux Etats-Unis au 20e siècle. Cerclée de hautes montagnes, à l’intérieur d’un bassin, la ville est coincée entre deux des sites les plus visitées au monde, Monument Valley, avec ses sierras indissociables des films de John Ford, et le Grand Canyon, en Arizona.
Sur un terrain occupé par les mormons au 19e siècle, l’endroit acquiert le statut de ville en 1905. Elle est aujourd’hui la 28e agglomération la plus importante des Etats-Unis et une des toutes premières destinations touristiques. A preuve ? Les hôtels jaillissent de terre à une vitesse confondante. En six mois poussent des gratte-ciels avec de gigantesques infrastructures.
Les habitants eux-mêmes n’en reviennent pas. La ville connaît une galopante expansion démographique (à tout le moins jusqu’à la crise), en raison de la masse de touristes toujours plus croissante, la multiplication des hôtels, casinos, magasins et attractions en tous genres, et les alléchantes opportunités que ces dernières engendrent.
Dans la région, les plus vieux hôtels-casinos datent des années 30, après qu’une loi légalisant les jeux ait été votée en 1931. Bugsy Siegel ouvre le Flamingo en 1946 (jusqu’à un certain point, la proximité entre gangsters et machines à sous a toujours été ténue). Le Desert Inn, détruit depuis, suit en 1950, puis le Binion’s, le Sahara, ainsi que le Tropicana, dans la partie ouest de la ville, plus communément appelé le Strip. Cette portion de Las Vegas Bvd est occupée en grande part par les hôtels les plus récents, bien que la partie downtown soit actuellement réhabilitée, par l’ouverture de centres commerciaux, la création d’appartements et de parcs d’attractions. C’est là, au MGM Grand (1993), au Ceasar’s Palace (1966), au Wynn (2005) ou au Mandarin Oriental (2009), que de grands chefs étoilés ont élu domicile. Le Strip est la partie la plus impressionnante de la ville, où se trouvent les hôtels au look extravagant et futuriste. Le Luxor, avec sa réplique en miniature du Sphinx, d’une pyramide et du Nil ( !), est le 4e plus grand hôtel au monde. Le premier se trouvant être The Venetian, avec au moins 7000 chambres et suites, une mini Venise au milieu du désert !
D’autres méritent également le coup d’oeil. L’exemple le plus frappant pour un Français est le Las Vegas Paris. On y jouit d’une vue imprenable au sommet de la Tour Eiffel, tout de même de 163 mètres ! On y admire le frontispice du Palais Garnier et les rondeurs de l’Arc de Triomphe. A l’intérieur, de part et d’autre d’une galerie rehaussée d’un ciel en trompe l’œil, on a le choix entre plusieurs restaurants français. D’autres sont franchement tartes à voir, comme le New York New York, avec sa réplique de l’Empire State Building, de la statue de la Liberté et d’autres symboles de la Grosse Pomme. Le MGM Grand, avec un énorme lion posé sur un socle devant une élégante façade de couleur vert émeraude la nuit, apparaît moins clinquant, quand bien même à l’intérieur, à deux pas des machines à sous, un lion en cage fait le régal des visiteurs. Non loin, le Tropicana, vieux de 50 ans, a des allures de vieille femme digne, d’un temps qu’ont connu Howard Hugues, Frank Sinatra, Elvis Presley et Dean Martin.
Quasi tous les hôtels sont bâtis sur le même moule, avec moult infrastructures, un casino, plusieurs restaurants, boutiques, bars, attractions et boîtes de nuits. Une telle démesure que Las Vegas, scintillant de mille feux dans le noir, a écopé du surnom « Sin City ». On a plus de chances de s’y faire sauter la cervelle que nulle part ailleurs en Amérique. La mauvaise influence du jeu, ou les conséquences d’un divorce, sans doute… Comme se marier, dans une des multiples chapelles de la ville, le divorce est facile à Las Vegas, à tel point qu’elle en en enregistre un taux record ! La prostitution n’est pas franchement tabou, bien que strictement interdite dans l’enceinte de la ville. A tout heure du jour et de la nuit, des camelots en rangs serrés distribuent des prospectus vantant les mérites de jeunes femmes, photos et contact à l’appui, et ce à n’importe qui, hommes, femmes, vieillards et pratiquement des enfants, si c’était possible. Ce qui a le don d’irriter au plus haut point les ligues puritaines et d’écoeurer des touristes, qui, de l’avis de certains résidents, ne reviendront pas.
Là-bas, le climat est clément. Il y fait une moyenne de 19,6 °c tout au long de l’année, avec des pointes à 45 ° c l’été, et des chutes, la nuit, en dessous du 0 centigrade durant l’hiver. Il pleut peu, ce qui explique le climat aride, les longues plaines désertiques entre les montagnes, où pullulent cailloux, cactus, « joshua trees » - fameuse variété de yuccas devant quoi posèrent le groupe U2 -, vaches, moutons, roadrunners, tarentules et serpents à sonnettes. Il est aisé de visiter le Grand Canyon depuis Las Vegas, cette merveille géologique dont certaines strates remontent à plus de 1,7 milliards d’années, érodée par la Colorado River. On peut s’y rendre en jeep ou en hélicoptère, admirer Eagle Rock, un stupéfiant rocher en forme d’aigle, applaudir aux danses indiennes, embrasser tout un paysage dantesque sur la « skywalk », s’arrêter dans un ranch à l’ancienne, avec sa prison, son barbier, son fossoyeur et son cow-boy au lasso, et tout ça en moins de dix heures aller et retour de Las Vegas (pour cette expédition, jusqu’en Arizona qui, si vous la faites en jeep, vous fera traverser Boulder City et un bled authentiquement désolé, au milieu de nulle part, en grande partie composé de maisonnées en contreplaqué et dont il malaisé de se rappeler le nom, s’adresser à Casino Travels & Tours, au sein du New York New York, (702) 740-6413).
Dans les limites de la ville, les « must see » sont légion. En premier lieu, les concerts. Céline Dion a triomphé au Caesar’s Palace jusqu’en 2007. Maintenant, de vieilles gloires comme Bette Midler ou Cher s’y produisent ou passent au Flamingo. Julio Iglesias vient juste de finir de roucouler au Las Vegas Hilton que Santana entame une résidence de deux ans au Hard Rock Hotel. Ici, Américains et touristes, comme à Broadway, sont friands de stand-ups. Des placards publicitaires ornent les immeubles, vantant la verve de Frank Caliendo, un Yves Lecocq local campant tour à tour Robin Williams, de Niro, Jack Nicholson, Bill Clinton, George W. Bush et le présentateur Jay Leno. Une autre affiche élit George Wallace, Afro-Américain au béret à la Samuel L. Jackson, « the new Mr. Comedy in Vegas ». Les magiciens sont aussi de la fête. David Copperfield tient plusieurs soirs l’affiche au MGM Grand.
Comme il se doit, beaucoup de comédies musicales émigrent de Broadway jusqu’ici. Le Cirque du Soleil tient le haut du pavé avec plus de cinq shows différents, dont « The Beatles Love », « O », exceptionnelle pièce chorégraphique où la scène est supplantée par une piscine de huit mètres, et « Zumanity », la face provocante de la troupe. Dans le registre olé-olé, vous pouvez aller admirer la réplique du Crazy Horse d’Alain Bernardin au MGM Grand - encore ( !), qui est aussi surnommé la Mecque de la boxe, en raison de combats phares organisés en son enceinte, comme l’affrontement Tyson/McNeely en 1995 - ou vous encanailler en allant voir « Peepshow », à mi-chemin entre la comédie et le strip, avec la nouvelle coqueluche de la ville, ex-playmate de Playboy, Holly Madison, au Planet Hollywood Resort. Plus classiques, les hommages abondent à Las Vegas, des « Fab Four Live » à « The Rat Pack Is Back », en passant par « Frank Marino’s Divas », un spectacle de travesti se prenant à intervalles pour Céline Dion, Lady Gaga et Beyoncé, et « American Superstars », soit des approximations d’Elvis, Michael Jackson et Britney Spears.
Au rayon des expositions, nombre d’entre elles sont surprenantes. Frustré de ne pas avoir vu « Bodies… The Exhibition », interdite en France parce qu’elle présente des organes et des squelettes d’être humains ? Rattrapez-vous au Luxor ! Les architectes en herbe trouveront leur compte au sein de la Bellagio Gallery, produisant maquettes, sculptures et dessins des concepteurs du CityCenter, ensemble de condos nouvellement construits et modifiant sensiblement le paysage du Strip.
Pour les amateurs de sensations fortes, vous pouvez tirer au Uzi, au Thompson et au Madsen, au Gun Store sur Tropicana Avenue. Faire du kart au Pole Position Raceway ou du buggy sur les dunes de Nellis, au Sun Buggy Fun Rentals. Conduire une Aston Martin, une Lamborghini ou une Porsche depuis le Exotics Racing. Sauter à l’élastique à Boulder City, à trente kilomètres de Vegas. S’offrir le « Dinner in the sky », sur une plate-forme à cinquante mètres au-dessus du Strip. Moins haletant mais tout aussi dépaysant, faire le tour de la ville en limousine, la survoler de nuit en hélicoptère, admirer les néons « vintage » de Vegas dans la partie « downtown » et remonter la Freemont Street Experience, une promenade ambiancée par une sonorisation et un light-show sophistiqués.
Photos : MGM Mirage - DR. Photos : 1 : skywalk - 2 : Las Vegas Paris - La Tour Eiffel - 3 : Le New York New York - 4 : des joshua trees - 5 : Le MGM Grand.

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