LAS VEGAS - 2 - SUITE - PAR MAXIME LANDEMAINE

Nombre d’hôtels ne sont pas en reste, regorgeant d’attractions de choix. Outre la Bellagio Gallery précitée, le Bellagio s’adorne de mille fontaines et d’un jeu d’eaux spectaculaire. A moins qu’on ne préfère observer un volcan entrer en éruption au Mirage. Parvenir au sommet de la Tour Eiffel du Paris Las Vegas et embrasser des vues à couper le souffle. Remonter le Grand Canal en gondole sur moins d’un kilomètre au Venetian. Frémir en dévalant les montagnes russes du Sahara, du Stratosphere et du New York New York. Détailler les requins et les poissons tropicaux dans l’aquarium du Silverton, les flamants roses et les paons au Flamingo et la flore au Bellagio. Lever le nez en direction d’objets ayant appartenu à Bo Diddley, Britney Spears et Elvis au Hard Rock Hotel. Le Luxor et le Imperial Palace se fendent d’expositions plus décalées. « Bodies » donc, « Titanic : The Artifact Exhibition », avec près de 300 objets remontés de l’épave du paquebot et « The King’s Ransom House », stupéfiante collection d’objets ayant appartenu à Elvis, de sa Lincoln Continental de 77 à ses costumes de scène, en passant par la Bible posée sur sa table de chevet le jour de sa mort.
Pour le shopping, une dizaine de centres commerciaux occupent la ville, dotés des enseignes usuelles. Pour le luxe, Marc Jacobs, Versace, Chanel, Dior, Yves Saint-Laurent et Gucci, faites un tour dans les hôtels, au Bellagio ou au Caesar’s Palace, avec sa reproduction de voies romaines antiques et du David grandeur nature de Michel Angelo. Pour le jeu, pratiquement tous les hôtels disposent de casinos, de tables de poker et black-jack. Des tournois de cartes y sont organisés et des leçons gratuites de poker dispensés (se renseigner auprès du concierge de l’hôtel concerné).
En ce qui concerne le clubbing, chaque hôtel possède plus ou moins plusieurs discothèques, offrant le moyen pratique de passer de l’une à l’autre sans trop perdre de temps. Les meilleures sont parfois des reproductions, le Lax de Los Angeles au Luxor, le Studio 54 de New York au MGM Grand, ou ont juste le bon goût d’être dans le vent, comme le Blush du Wynn, le Pure du Caesar’s Palace ou le Risqué du Paris. Même Christian Audigier a son propre night-club, au Treasure Island. Idem pour les bars. Un passage au Playboy Club, avec ses « bunnies » aux oreilles de lapin, au Coyote Ugly, avec ses hôtesses en stetson, et aux lounge dominant le Stratosphere, le Palms et le Rio, peut être envisageable.
On en vient au gros du sujet, les tables. Las Vegas peut se targuer d’avoir en son sein des tables de chefs de renommée mondiale, avec, dans le lot, plusieurs Français. Le guide Michelin a consacré un ouvrage à la ville. Il y recense 17 étoilés, ce qui ne pèse pas lourd face à la centaine d’étoilés parisiens, mais Vegas étant en perpétuel changement, de nouvelles tables réputées apparaissent.
Twist by Pierre Gagnaire - Dans le Mandarin Oriental flambant neuf, à côté du New York New York, Pierre Gagnaire prend ses quartiers en décembre. Au cœur du Strip, à en croire le communique de presse, le Mandarin Oriental se signale par ses suites exceptionnelles et ses infrastructures dernier cri. Au 23e étage d’un gratte-ciel qui en compte 43, "Twist by Pierre Gagnaire " devrait détonner et entrer rapidement dans le peloton de tête des tables de la ville. Un intérieur illuminé par 300 boules flottant dans les airs, un escalier en verre, une cave à vins suspendue et une vue imprenable sur l’extérieur devraient rapporter d’autres étoiles à Gagnaire, déjà entrepreneur à Paris, Séoul, Dubaï, Hong-Kong et Tokyo. La cuisine flamboyante du magicien stéphanois devrait y pourvoir en grande part. Mandarin Oriental. 888.891.9367.
Concernant les étoiles, Joël Robuchon en a quatre, avec son restaurant éponyme et l’Atelier de Joël Robuchon. Le premier est le seul, pour l’instant, à avoir trois étoiles à Las Vegas. Guy Savoy en a deux au Caesar’s Palace, Alain Ducasse une au Mix du Mandalay Bay, André Rochat deux au Monte Carlo et au Palms et le chef américain Michael Mina, heureux propriétaire d’un double étoilé à San Francisco, une au Bellagio. Le français Daniel Boulud en a également décroché une avec sa brasserie au Wynn, mais celle-ci ferme en avril 2010. Chez les double étoilés, avec Guy Savoy, un Espagnol et un Italo-Américain se partagent les honneurs : Julian Serrano au Picasso et Alessandro Stratta au Wynn.
Joël Robuchon - Sur le continent américain, avec l’Atelier de Joël Robuchon, Robuchon possède trois restaurants. Celui-ci est son seul triple étoilé. Au sein de l’imposant MGM Grand, immeuble magnifique, pour peu qu’on prise l’architecture moderne, ce havre de luxe détonne franchement. A peine avez-vous quitté la cohue afférente aux machines que vous entrez dans un monde de grâce et de subtilité.
L’intérieur, revu quatre fois par an, à l’instar de la carte, porte la patte de Pierre-Yves Rochon. Le damier en marbre, les vases laliques, l’énorme cheminée et les banquettes stylisées commandent l’élégance. Meilleur Ouvrier de France, ancien de Jamin, Claude Le Tohic joue une partition sans failles.
Sublime king crab d’Alaska et saumon, soupe de châtaignes et son velouté de foie gras à pleurer. Les aiguillettes de canard n’égalent pas la qualité française, mais la féerie suit son cours avec le bœuf Kobé ou l’alléchante pintarde fermière au foie gras rôti et les excellents desserts du chef pâtissier Kamel Guechida (soufflé parfumé au chocolat amer, sphère de sucre à la crème de mascarpone de Limoncello). Précieux flacons de France et de Californie, cidre glacé québécois à tomber ! Menus de 89 à 189 $. MGM Grand. 702.891.7925.
Atelier de Joël Robuchon - C’est l’un des six Ateliers de Joël Robuchon dans le monde. Situé à côté du vaisseau amiral, face au casino de l’hôtel, celui-ci affiche une ambiance bonne enfant. Même principe qu’ailleurs, Londres ou Paris : on s’attable autour d’un comptoir ouvert, derrière lequel la brigade prépare les plats sous vos yeux. Le décor, dépouillé et moderne, renvoie de belles lumières ambrées, sanguines et noires. Carte sans failles et produits d’exception : crabe royal en salade monégasque, saumon cuit sur peau façon « grenobloise », hampe de bœuf à l’échalote, onglet en tartare et ses frites au couteau. Excellent final avec l’assortiment de sorbets, accompagnés du fameux cidre québécois. Professionnalisme du service, emmené par le chef Steve Benjamin et supervisé entre autres par Yannick Augy, passé à L’Espérance de Meneau et au Louis XV de Ducasse ! Menu à 39 $ avant 18h45 (les Américains dînent tôt) et 75 $. MGM Grand. 702.891.7358.
Alex - Alessandro Stratta , épaulé par le chef Devin Hashimoto, préside aux destinées de ce restaurant couru de Vegas. Dans un intérieur marqué par un monumental escalier descendant jusqu’à la salle à manger, raffinée et feutrée, on goûte à des mets impeccables, d’inspiration française et plus précisément monégasque. Autant que le service au cordeau et les vastes dimensions de la salle, la fricassée de grenouilles et son risotto aux herbes, le homard poché avec chanterelles au beurre de corail, le boeuf japonais Wagyu, cuit 72 heures, impressionnent. Belle collection d’art liquide : champagne brut Le Mesnil sur Oger de chez Delamotte, pinot noir de Soter, Beacon Hill, Oregon 2005, et de précieux vins de Madère, certains vieux de plus d’un siècle ! La chef pâtissière, Jenifer Fournier, s’en sort drôlement bien avec son craquant au chocolat au lait, caramel et noisettes, et sa glace Godiva. Menus à 125, 185 et 295 $. Wynn. 702.248.3463.
Wing Lei - Le décor exhale un air du Shangaï d’autrefois. Pureté des lignes, tentures rouges, épaisses moquettes, motifs floraux et bar étonnant, rien n’a été négligé dans ce que beaucoup considèrent comme une étape chinoise incontournable (voir aussi Chinatown, une ville dans la ville bâtie récemment), pourvue d’une étoile au Michelin. Le chef taïwanais Richard Chen réussit aussi bien les spécialités de Shanghaï et Sichuan que les plats cantonnais : dim-sum, côtelettes de porc, filet de bœuf au wok et immanquable menu dévolu au canard, en cinq services : en tranches et rôti, en salade pékinoise, en soupe, frit au wok et enfin poêlé et servi avec des nouilles (78 €). Autre menu à 128 $. Wynn. 702.248.3463.
Picasso - La table raffinée du Bellagio, où officie le chef Julian Serrano. Cet Espagnol réalise des plats en accord avec les pays d’élection de son compatriote, Pablo Picasso. Aux murs, des toiles du maître adornent le cadre ; dans l’assiette, c’est une valse de produits haute couture : steak de foie gras, filet de flétan sauté, pigeon rôti et médaillons de daim sauté. Cave aux verticales australiennes, espagnoles et françaises. Menus à 113 et 123 $. Bellagio. 866.259.7111.
Photos : MGM Mirage - DR. 1 : Caesar Palace - 2 : Strip - 3 : Le restaurant L'Atelier de Joël Robuchon - 4 : Le restaurant Alex - 5 : Le restaurant Wing Lei.

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