CHÂTEAU POIVRE - 75014

On aime : un peu...
Assurément ma voisine était une fidèle habituée des lieux sauf que le changement estival de direction, de décor et de type de cuisine semble la perturber. « Ben dis donc, je ne sais pas si les amateurs d’escargots en persillade, de poêlées de cèpes et de blanquette de veau vont s’y retrouver ». Toutes les bonnes choses ont une fin ma bonne dame et la cuisine ménagère et roborative du Château Poivre, c’est fini. Place à une nouvelle équipe...
Par Philippe Toinard

Assurément ma voisine était une fidèle habituée des lieux sauf que le changement estival de direction, de décor et de type de cuisine semble la perturber. « Ben dis donc, je ne sais pas si les amateurs d’escargots en persillade, de poêlées de cèpes et de blanquette de veau vont s’y retrouver ».
Toutes les bonnes choses ont une fin ma bonne dame et la cuisine ménagère et roborative du Château Poivre, c’est fini. Place à une nouvelle équipe, un ancien du Troquet en salle et un chef venu de Collioure, Christian Gako surnommé le Pape, derrière les fourneaux.
Quelques coups de peinture, une moquette neuve et voici le Château Poivre reparti sur de nouvelles bases pas forcément enthousiasmantes sur toute la ligne. Il y a de l’idée et de l’envie sur l’ardoise qui se dresse devant vous mais les plats sont inégaux, d’une simplicité déconcertante, la charlotte de thon aux courgettes, ou un tantinet brouillons comme ce dos de cabillaud en croûte aux quatre tubercules. La présentation sur assiette ronde n’est pas engageante, ça manque de respiration.
On se croirait sur une plage de la Côte d’Azur, un quinze août, chacun jouant des coudes pour se faire une place au soleil.
Les goûts et les parfums sont là, intacts, certains de faire leur petit effet mais on aimerait plus d’élégance et pas cette amoncellement de nourritures. De son côté, la planche de sardines aux lentilles tièdes tire son épingle du jeu, l’association surprend et les textures se marient à merveille.

Madame la Baronne de Rotschild ne serait pas contente mais on a osé coucher ces deux produits sur une tranche de pain et croquer dedans comme au bon vieux temps des casse-croûte de retour de pêche.

Un délice, comme l’est le tiramisu aux figues façon vieux garçon. Un délice, que dis-je, une tuerie ! On racle la verrine jusqu’au bout pour ne pas en laisser une miette.
Là encore, pardon Baronne, ça ne se fait pas mais quand c’est bon, au diable les bonnes manières.

Château Poivre
145, rue du Château - 75014 Paris
Tel : 01 43 22 03 68.
Formules : 20 et 23 €.
Métro : Pernety.

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