Par Philippe Toinard
Quinson, c’est fini. Cette institution fréquentée par les amateurs de bouillabaisse, la meilleure de Paris paraît-il, est désormais connotée « cuisine et vins de terroir » ou pour faire moins pompeux, un bon bar à vins bien de chez nous.
Derrière le comptoir, Jean-Louis Piqueronies tirebouchonne dans tous les sens, du Fleurie pour la 4, du Morgon pour la 6, du Pommard pour la 8 et du Juliénas pour la 10.
Normal quand on sait que les gaillards attablés se partagent la terrine maison et que sans jus de raisin, elle se sent bien orpheline. Elle est arrivée dans son plat en terre cuite après être passée de table en table, le couteau planté au cœur. Ca se sert large et personne ne se gêne pour en reprendre d’autant que la bouteille de Chénas est loin d’être finie.
Et quand bien même « il y aurait marée basse », la cave du patron est fournie, la rupture de stock n’est pas pour demain.
La terrine éclusée, on jette son dévolu sur le tartare de bœuf au couteau, le tournedos de canard et sa purée à l’huile d’olive sans oublier l’onglet de bœuf poêlé et son gratin ou l’andouillette aux 5 A (Association Amicale des Amateurs d’Authentiques Andouillettes et non Association Amicale des Amateurs d’Andouillettes d’Aurillac comme l’affirmait ma voisine) et ses pommes Sarladaises.
Des propositions à faire frémir tous les chefs de rubrique diététique de la presse féminine et les médecins chargés de surveiller notre cholestérol. On les rassure en prenant notre dose quotidienne de calcium qui se cache dans le plateau de fromages d’Auvergne. Saint-Nectaire, Bleu d’Auvergne, Cantal, Salers, Fourme d’Ambert, ils sont tous là, fidèles au rendez-vous, affinés comme il se doit.
C’est promis, demain, on fera pavé de cabillaud et ses petits légumes. Mais avant, on va prendre une poire au vin rouge…pour la route !
Le Minzingue
5, place Etienne Pernet - 75015 Paris
Tel : 01 45 32 48 54.
Carte : de 25 à 35 €.
Fermé dimanche, lundi soir et mardi soir.
Métro : Félix Faure.