Avis d'un critique : Aude Baron

Par Alain Fusion
Redouté des restaurateurs et envié par les lecteurs, le critique gastronomique fait partie du paysage français et de notre culture gourmande. Le métier de journaliste gastronomique fait couler beaucoup d'encre, puisque les restaurants se reposent sur les médias.
Pour un restaurant, la présence dans les guides est espérée, les articles dans la Presse sont souhaités et recherchés. Faire parler de soi est d'une importance capitale : obtenir un bon article dans une bonne publication se traduit immédiatement en chiffre d'affaires, en afflux de clientèle et en notoriété. Les titres s'affichent en devanture pour attirer le client. Le " bouche-à-oreille " viendra ensuite, après l'amorçage de la communication grâce à la Presse.
Le développement d'internet ouvre aux restaurateurs un voie nouvelle qui leur permet d'exister par eux-mêmes, en plus - ou en dehors - des circuits de communication et d'informations traditionnels figés depuis longtemps.
Comme il se doit, une nouvelle catégorie de "critiques gastronomiques" accompagne cette évolution : la "génération blog" est devenue incontournable, usant un style incisif et un contenu souvent contestataire envers l'ordre établi et les "avantages réservés aux professionnels".
Les blogueurs ne sont pas des professionnels, ils ne tirent aucune rétribution, ni avantage matériel de leur blog ... en principe.

Consommatrice de restaurants AUDE BARON est journaliste professionnelle et l'auteur du guide papier "Resto-de-Paris" issu de son blog RESTO-de-PARIS un blog et guide indépendant sur les restaurants parisiens. Elle paye toutes ses additions sur ses propres deniers.
Aude aime les restaurants, elle apprécie les sorties en compagnie, elle aime se faire plaisir... mais toujours avec application et sérieux. Ce qui ne l'empêche pas d'afficher un des plus jolis sourire de la blogosphère gastronomique.

Comment souhaitez vous être présentée ?
Journaliste, rédactrice en chef du Plus-Nouvel Obs et blogueuse gourmande qui se déplace en vélo.
Vous écrivez pour quels titres ?
Techniquement, je n’écris que sur mon blog. Il est rare que je prenne la plume sur Le Plus.

Où peut-on vous lire, vous écouter, vous voir ?
Le Plus.nouvelobs ; Feu LePost.fr ; RESTO-de-PARIS

Quel est votre principal trait de caractère ?
La persévérance

Comment souhaitez vous être considérée ? Journaliste, chroniqueur, critique..?
Journaliste en ce qui concerne l’actu. Consommatrice avertie en ce qui concerne les restos.

Pouvez-vous définir et présenter votre activité ?
Face A : je pilote Le Plus, l’espace de débat du Nouvel Observateur
Face B : je vais au restaurant assez souvent et je profite de mon blog pour partager mes bons plans (et quelques tables à éviter)

Pourquoi vous êtes vous intéressée aux restaurants ?
Ils sont naturellement venus sur ma route, par mon éducation. La gourmandise et le goût du plaisir ont fait le reste.

Quel rôle tiennent, ou doivent tenir, les blogueurs dans la gastronomie ?
Je ne considère pas avoir de rôle particulier en tant que blogueuse. Je me contente de partager mes expériences.
Quel est votre parcours personnel ? Comment êtes-vous devenue journaliste ?
Maitrise de LEA allemand-anglais puis CFJ (centre de formation des journalistes, Paris). J’ai commencé en 2006 par la radio (Europe 1, Radio France) puis me suis réorientée vers le web fin 2007. Après 3 ans au Post.fr, j’ai rejoint le Nouvel Obs en mars 2011.
Quant à mon blog, je l’ai créé en aout 2007, pour préparer ma reconversion de la radio au web et me faire la main à l’écriture web.

Comment préparez-vous vos visites de restaurants ?
Je pousse la porte et je lis le menu

Quelles sont les règles d’Or du journaliste gastronomique ?
Je ne suis pas journaliste gastronomique. Mais pour mon blog : ne jamais accepter les invitations de restaurateurs et agences de comm, aller au resto comme n’importe quel client

Quelle est votre opinion sur l’anonymat du critique, sur le paiement des additions, sur les invitations, sur le rôle des attachées de Presse ?
Chacun fait comme il le sent, tant qu’il se sent droit dans ses bottes. Me concernant, je propose un partage d’expérience de clients lambda. Donc pas de traitement de faveur.

Votre discrétion vous prive de pouvoir approfondir les contacts directs avec le Chef . Est-ce un avantage ou une difficulté ?
Ni l’un ni l’autre, je n’ai pas spécialement envie d’entrer en contact avec le chef, si ce n’est pas l’intermédiaire de l’assiette.

Comment désirez-vous être perçue (comprise) par les lecteurs de vos articles ? Et par les restaurateurs ?
intègre

Quels sont vos critères fondamentaux pour écrire - ou ne pas écrire - sur un restaurant ?
Avant j’écrivais sur tous les restaurants où j’allais. Je n’en ai plus le temps donc je me concentre essentiellement sur les restaurants que j’aime, ceux qui ont du relief (dans le bon ou mauvais sens).

Est-il souhaitable de tout écrire ?
Non. Il faut partager l’essentiel, c’est déjà pas mal

Vos articles suscitent des réactions ; quels sont vos meilleurs et vos moins bons souvenirs ?
Toute réaction, qu’elle soit bonne ou mauvaise, est enrichissante

Qu’aimez vous trouver dans un restaurant ?
De l’émotion

Quelles doivent être les qualités d’un Chef Cuisinier ?
La générosité

Vos coups de cœur ?
J’apprécie particulièrement la gastronomie japonaise :
Aichi rue de Richelieu, pour ses makis spéciaux : Aichi sushi
Shiki à Boulogne (92) pour son menu dégustation à 45 euros : Shiki
En cantine pas cher, Momo (2e), aussi kitsch que bon : Momo
En bistrot, Le Passage de Senderens (Madeleine) pour son rapport qualité/prix épatant : Le Passage
Et un bar à vin, le Garde Robe (Chatelet) pour ses fromages et charcuteries : Le Garde Robe

Quels sont les défauts impardonnables dans un restaurant ?
La négligence, la prétention

Comment devrait être votre restaurant idéal ?
Un lieu chaleureux, un chef généreux et de l’émotion dans l’assiette

Dans vos articles, quelle est la proportion entre les nouveautés (créations, reprises, nouveau Chef) et les autres ?
Je ne suis pas à la recherche de nouveautés. Je vais au restaurant au gré de mes rencontres, des quartiers où je sors.

Comment percevez vous la gastronomie parisienne et française en 2012 ?
Consciente de la crise

À votre avis, quelle est la place de la gastronomie française dans le Monde ?
Une référence

Comment voudriez-vous voir évoluer l’activité de blogueur gastronomique ?
Etre clair dans ses objectifs, par exemple préciser s’il s’agit d’un billet sponsorisé ou si on a été invité par un restaurateur/agence de com’. C’est la moindre des choses pour ne pas tromper son lecteur.

Que pensez-vous des guides de restaurants ?
Pas grand-chose, je n’en lis presque jamais

Quels sont vos plats favoris ?
Je suis plus poisson que viande, plus légume que féculents. Mais pas de plat favori en particulier

Quelle est votre boisson préférée ?
Le thé noir

Etes-vous plutôt « déjeuner » ou « dîner » ? Seule ou en compagnie ?
Jamais seule au restaurant. Plutôt avec un sandwich qu’au resto mal accompagnée.

Avec qui aimeriez-vous travailler ?
Des gens qui ont une vision des médias sur le web

Avez-vous des projets ?
Toujours, c’est ça qui fait avancer

Si vous deviez en changer, quel autre métier auriez-vous choisi ?
Aucune idée

Qu’évoque pour vous l’expression « Mener la Belle Vie » ?
Avoir la conscience du temps, savourer son plaisir, agir selon son intuition

Où aimez-vous passer des vacances ?
Dans des lieux surprenants

Quel est votre rêve d’enfant qui n’a pas encore été réalisé ?
Mes rêves passent très rapidement au stade d’envies, que j’essaie ensuite de réaliser.

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