- Une grande histoire de famille dans le Bas Armagnac. Entre la Bastide et Nogaro, dans le trigone magique des nobles eaux de vie, les plus souples, entre un terrain argilo-calcaire puissant et un terroir sableux qui augure de la rondeur à nulle autre pareille, qui instille l’équilibre des BOUSQUAU VINTAGE . Selon la métaphore ad hoc du grand Pierre PERNIAS, savant savoureux, enthousiaste sommelier chez HEDIARD, un spiritueux à comprendre royalement en « prêtant allégeance en marche ».
Né en 1961 à Sainte Christie d’Armagnac, Marc DEBETS , courtois enflammé, l’œil lumineux de malice, n’imaginait pas sa vie ailleurs. Ses trois frères souhaitaient reprendre la propriété mais deux tragédies pétrifient la famille : les décès du frère et du père. Pourtant, Marc DEBETS apprit à distiller jour et nuit avec son père dès l’age de 16 ans. Après de brillantes études d’ingénieur à Toulouse, l’INSA (Institut Supérieur des Sciences Appliquées), il arpente le vaste monde mais il passe toutes ses vacances à la ferme. Ses hauts postes dans l’aéronautique, à Figeac, en Auvergne puis à Bordeaux, ne l’éloignent jamais vraiment de son Armagnac. La passion tient, la fièvre contient. Un frère meurt en 2003, la tâche dévoile son immensité, la reprise de la propriété issue de la patience de huit générations. Rachat des meilleures vignobles, acquisition des terres, valorisation des millésimes inestimables (1893, 1900, 1971), élaboration rigoureuse de la distillation de chaque année.
L’autre frère, prédestiné, réside en Martinique, une autre fable de liqueur. Catherine, l’épouse, renforce le feu de la passion et la force de vente. Mulhousienne au cœur fidèle, ingénieur agronome de formation rencontrée dans une société bordelaise de e-business en 1999, elle pratique le conseil en stratégie. Par héritage familial, par ferveur filiale, elle œuvre efficacement à la connaissance voire la reconnaissance de la marque BOUSCAU. Elle se définit comme « un entrepreneur, conseil en stratégie d’achat et en développement international ». Jadis et naguère, Madame DEBETS, mère, commerçait l’eau-de-vie alentour, en vrac pour Messieurs les négociants. Elle cédait également un peu de vin de manière artisanale, loin des Armagnacs exceptionnels, singuliers, produits aujourd’hui par la Maison BOUSCAU. Malgré la raréfaction du volume mondial des ventes sur la période 2000-2005 ainsi que la concurrence parfois frontale du Cognac, Marc DEBETS s’emploie à défendre le produit de sa terre. L’exportation vers la Russie se ranime tandis que la consommation hexagonale se stabilise.
Familiale, l’exploitation demeure. Le deuxième fils de Marc DEBETS suit les cours d’œnologie de l’Ecole de la Tour Blanche. La continuité obsède afin de promouvoir l’armagnac dans les entreprises du monde entier. Forts avisés en commerce direct ou bien même marketing sur la toile, le couple DEBETS valorise ses compétences au service de la vente. Pour l’instant, « on ne peut pas vivre de la vente de l’Armagnac ! » s’exclament-ils. Sur un marché de volume, le prix moyen départ cave d’une bouteille se situe entre 5 et 10 euros. Economiquement, produire des vieux armagnacs supérieurs à 25 ans ne trouve pas encore son efficience. A dessein, BOUSCAU VINTAGE crée de la notoriété au travers de son expérience internationale. Mieux, par une action collégiale, une petite dizaine de producteurs régionaux construisent une vision du marché à l’image d’un produit de luxe. Une valeur intrinsèque générera, ex post, un modèle économique pertinent.
Les clients de Château Margaux, par exemple, attendent deux ans avant d’acquérir le divin flacon. Dans le cas des Bas Armagnacs, seul le propriétaire supporte les frais. Le prix de vente intègre des coûts prohibitifs quand bien même le prix ne forme pas un obstacle. L’image produit/prix diffère. Une bouteille de Bas Armagnac rarissime équivaut à environ six crus inaccoutumés. Rappelons que l’Armagnac s’étend sur trois régions : Haut Armagnac, Bas Armagnac et Ténarèze. La production dominante se situe en Bas Armagnac. Elle regroupe 250 propriétaires en AOC qui recouvrent une surface de vignes plantées de 3500 hectares. Les dix cépages autorisés administrativement se réduisent souvent à quatre cépages majoritaires : UGNI BLANC, BACO, COLOMBARD et FOLLE BLANCHE.
BOUSCAU VINTAGE présente la composition suivante : 60% d’Ugni, 20% de Baco et 20% de Colombard. Grâce à des vignes de 10 à 50 ans, sur 18 hectares, la propriété distille 25 000 bouteilles par an. La grande chance de cet élixir remarquable réside dans son vieux stock renouvelé au compte-goutte. Relativement récent, il couvre tout le spectre de la vente, du vrac à la commercialisation directe en passant par les distributeurs. D’abord vin blanc puis mout de raisin, la fabrication du Bas Armagnac ne lasse pas d’intriguer. Durant l’hiver, deux fermentations (malolactique et alcoolique) interviennent. Les vins reposent sur lie, sans soutirage. La distillation s’effectue en période froide par évaporation de l’alcool. Le reliquat moribond se transforme en eau de vie. Deux procédés de distillation dominent : l’alambic continu et la double chauffe dite charentaise. La distillation continue l’emporte aujourd’hui.
En 1972, BOUSCAU VINTAGE acquiert un alambic en double chauffe qui passe 1000 hectolitres par mois à 10° soit 20 000 bouteilles. Ce procédé lent, entre quinze jours et un mois et demi suivant les volumes, se termine autour de Noël. A l’issue de la première distillation se dégage le cœur de chauffe. Placé en fûts de chêne anciens pendant dix huit mois, la stratégie de vieillissement réduit les tannins et présente l’avantage de ne pas charger le Bas Armagnac. Le travail se focalise sur la barrique. Certains fûts ont 60 ans voire plus de 100 ans ! Le millésime 1972 affiche, par exemple, 35 ans de bois. La dernière opération de manipulation consiste dans la date de mise en fût, très importante. En bouteille, plus rien ne tangue. Il existe trois types de fût : 400 litres, barriques d’Yquem de 225 litres et grands foudres de 150 hectolitres afin de ralentir la prise de tannins.
Peu de producteurs possèdent des alambics, seuls les négociants et distillateurs s’octroient ce luxe. En Armagnac, quatre maisons seulement présentent des alambics. Seuls 15 domaines sur 160 peuvent se prétendre réellement actifs. Alors que 30 maisons s’activent au plan national, la vision de BOUSCAU VINTAGE se singularise par son caractère international. Elle saisit le renouveau de l’Armagnac dans son authenticité de consommation. BOUSCAU exporte 80% de sa production vers la Russie, la Chine (une zone pas toujours aisée), l’Angleterre, les USA, et le Japon (un marché à travailler). Depuis deux ans, la consommation de vin se reconvertit en spiritueux variés. Les DEBETS s’attachent à leur positionnement spécifique de vieux bas armagnacs haut de gamme à destination des bars de palaces, des restaurants étoilés grâce à un packaging soigné, une maîtrise unique de toute la chaîne de valeur, une collaboration précise avec des importateurs non exclusifs.
Au plus intime du lieu de rafraîchissement, au plus proche de l’acheteur final, les produits du catalogue BOUSCAU VINTAGE offrent millésimes d’exception et assemblages. 1893, 1923, 1945, 1963, 1972. Il préserve une lignée d’Armagnacs mais présente également des esprits liés à des moments du jour et des nouveaux modes de comportement. Martine NOUET, experte ès qualités, suggère un Epicure 25 sur un foie gras poêlé aux raisins. Catherine DEBETS crée la différence sur le choix d’une gamme courte car chaque millésime décline sa propre personnalité. Diversité, Différence, Qualité : voici la triade de la Famille BOUSCAU. Sertie dans un écrin, pour son plaisir ou celui des proches, le flacon sous forme de carafe sérigraphiée en platine, éblouit. Dans cet imaginaire digne de l’Ovalie, l’argenté caresse les couleurs orange et chocolat. Au-delà d’une certaine valeur, une bouteille se mue en parfum. Le service en carafe appelle les transports de la noblesse. Entre 200 et 400 € la bouteille, les amateurs avertis ou confirmés de grands armagnacs à des niveaux inégalés de maturité se délectent. « Si nous buvons du Grand, nous avons le devoir de le donner aux consommateurs » murmure Marc DEBETS.
Consommation française en perdition, clientèle culpabilisée, barmen désorientés, vient le temps de redécouvrir l’Art de l’Armagnac. Hommes d’affaires de classe internationale, gens de peu fins limiers, élégantes parisiennes avides de belles sensations, avec deux ou trois centilitres de BOUSCAU, même humé, le plaisir relève de l’extraordinaire. Les alliances avec les chocolats (Cluizel notamment), les associations avec le cigare (Trophée Havana) font florès. Parfumés, fins, à la dégustation longue, d’une prise en bouche délicate évitant le coup de feu ou brûlure, les Bas Armagnacs BOUSCAU VINTAGE tracent un équilibre entre le nez, la bouche et le palais. Floraux, fruités, sur des notes d’orange confite pour les plus jeunes; vieux château, encaustique, épices grillés pour les plus vieux, les lignes d’horizon des 60 ans de bois évoquent un « personnage droit, charpenté, présent, dans la force de la sagesse, une dimension « mariée », dans une ampleur de vieux cuirs de Russie usés, une concentration métronomique de notes poivrées et torréfiées ». Le 1893, fondu, arque bouté par sa droiture concentre toute la force de l’histoire traversée. Une histoire de Familles. La rareté fait l’exception. A partir de 1500 € le nectar.